Algérie

Quand les chiffres parlent'



Les capacités de production des entreprises industrielles et privées utilisent leurs valeurs en dessous de 75%, avait récemment dévoilée une enquête menée par l'Office national des statistiques.La prospection a concerné 250 entreprises du secteur public et 254 du secteur privé, soit un échantillon symptomatique sur l'état des performances de notre outil de production, en une période de crise, où la croissance devrait flirter aux deux chiffres, en considération des potentialités dont regorgeait l'Algérie, hors exportations des ressources brutes pétrolières et gazières. Que notre industrie tourne au ralentit n'est pas un fait nouveau, notamment dans le secteur public qui a repris ses anciennes habitudes de nonchalance, de sexisme vis-à-vis de la performance assignée. L'inconscience et la nonchalance ont repris du service en se matérialisant par de quotidiennes fuites en avant, en observation des retards, des congés de complaisance ou des abandons de postes de travail, durant les horaires assignés à la besogne.
Ce qui est visiblement sidérant dans cette enquête de l'ONS, est que le secteur privé ne fait pas mieux en termes de productivité, dans le but d'améliorer sa compétitivité notamment à l'export, et par ricochet ses parts de bénéfices, préférant au demeurant vendre plus cher, sur le marché local des produits parfois de piètres qualités. Sur le plan finance, 14% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 18% de ceux du privé touchés par l'enquête ont jugé «bon» l'état de leur trésorerie, toutefois, révèle l'enquête les charges élevées et la rigidité des prix continuent d'influer «négativement» sur l'état de leur trésorerie, comme si les exonérations d'impôts, et les aides multiformes de l'Etat, notamment, celles ayant trait à la prise en charge partielle des salaires des employés nouvellement recrutés, et les rabais consentis par la CNAS ne compteraient que pour mettre des épinards dans leur beurre.
Pourtant, la demande des ménages n'est pas en hypertension pour les produits fabriqués localement puisqu'ils ont enregistré une hausse, particulièrement pour les ISMMEE, l'agro-alimentaire et l'industrie du froid. Ainsi, près de 63% des chefs d'entreprises du secteur public et près de 21% de ceux du privé, particulièrement ceux des ISMMEE, des textiles et des bois n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues. Bizarre, ces contre-performances pour améliorer la croissance du pays sont imputées au manque d'effectif, ce qui supposerait que l'Algérie n'a pas de chômeurs, et que les 10% de demandeurs d'emploi ne sont qu'une aberration des statisticiens.
En conclusion, nous pouvons garantir qu'il fait bon vivre en Algérie pour les chefs d'entreprises, puisque sur le plan financier, ces derniers le juge «bons», alors que les salaires des employés sont loin d'être motivants chez la plupart des employeurs du privé, et pareillement dans le secteur étatique, où des salaires de certains détenteurs de contrat à durée déterminée perçoivent de nos jours, entre 8000.00 et 12.000,00 dinars par mois, soit moins de deux fois le salaire minimum garanti. Aussi, plus de 14% des chefs d'entreprises enquêtées des deux secteurs ont eu recours à des crédits bancaires sachant que la majorité n'a pas trouvé de difficultés à contracter ces prêts, soit pour s'agrandir, soit pour renouveler leur équipement.


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