Algérie

Quand les Bessemis s'éclatent



Quand les Bessemis s'éclatent
Cela ne s'était encore jamais produit : une soirée artistique où l'on a vu des danseurs maliens, malawites et algériens s'en donnerà c'ur joie aux différents rythmes et courants musicaux des trois pays. Le public était aux nues ! Il en demandait tant que Tilalou, qui a électrisé la foule a été obligé de reprendre le micro pour chanter un court morceau d'une chanson aimée du public et cela, après que le concert eut pris fin. L'instant était tout simplement magique : un décor de rêve, si l'on sait que la soirée a eu pour cadre, ce mercredi soir, une partie du square, avec, au fond, l'église encore intacte et sa flèche transperçant un ciel où se promenait une lune ronde comme un fruit de pamplemoussier. Et puis des artistes de grand talent. N'a-t-on pas vu alors un des danseurs maliens prendre le micro à Tilalou pour chanter un instant à sa place, à l'admiration générale ' Et la chanteuse Syla tenaillée d'un soudain besoin de confidence, prendre le public à témoin de sa grande joie, en apprenant peu avant de monter sur scène, la réussite au bac de sa nièce Fifi.On a même entendu Nadine, cette française au grand c'ur qui quittait Paris pour Bamako crier en recevant une robe traditionnelle en récompense à la qualité de prestation de son groupe « Africa percussion » dont elle est la présidente : Vive l'Algérie ! Et que dire de ce public qui a fait honneur à cet événement culturel, en montrant tout l'enthousiasme dont il était capable ' En vérité, c'était un de ces instants idylliques qui restent gravés pour longtemps encore dans la mémoire collective. Il eut fallu cependant, pour être vraiment complet, que les organisateurs se montrent à la hauteur de l'événement. Sachant, d'un côté l'importance d'une telle soirée qui réunissait des artistes de talent et de nationalités différentes, et, de l'autre, les épreuves particulières traversées par une population jeune qui ne demande qu'à s'éclater, les responsables locaux de ce chef-lieu de daïra de près de soixante mille habitants, auraient du prévoir un endroit mieux approprié. Ils auraient par exemple pu penser au stade.Au lieu de cela, ils avaient choisi une partie du square où les spectateurs se mêlaient aux consommateurs du café qui a offert pour la circonstance ses sièges. L'éclairage était peu abondant et les artistes, de plein pied avec la foule (aussi incroyable que cela puisse paraître, on n'avait pas prévu de podium) ont été plus d'une fois menacés de débordement. Pour éviter une telle éventualité, les agents de sécurité ont du recourir à plus d'une intervention musclée. Ce n'était pas tout. Le square se trouve juste à côté d'un espace en chantier. Sans engins et sans panneaux pour le dérober au regard, l'endroit faisait penser, avec des trous béants, qu'il venait de subir un bombardement aérien. Enfin, et cette fois la plainte venait d'un des éléments de l'orchestre ayant animé cette soirée : « Pourquoi les quatre artistes n'ont pas eu de cadeaux comme n'importe quel participant ' »Réponse de l'un d'eux : « Parce que nous sommes des algériens. » Mais n'est-ce pas le but de ces fêtes qui s'inscrivent en droite ligne dans le cadre du Festival panafricain de briser la paresse intellectuelle et l'indifférence, vrais et seuls obstacles à une politique de rapprochement entre les peuples ' Ces soirées en tout cas, gagneraient en échanges fructueux par la présentation géographique de ces pays dont sont originaires les artistes qui produisent ces spectacles.


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