Algérie

QUAND LES AUTORITES FONT REGNER LA TERREUR



La société sud-africaine gangrénée par la corruption tente de lutter contre ce phénomène. La situation semble cependant sans issue lorsque la police, au lieu d'apporter une solution, appartient majoritairement au problème.
Quand les autorités font régner la terreur, l'Afrique du Sud perd pied. Plus de 630 policiers ont été arrêtés dans la province sud-africaine de Gauteng en 2011, principalement pour fraudes et corruption mais aussi pour viols et meurtres, comme le révèlent les dernières statistiques. Un problème qui ne fait que s'accroître. La colère du pays augmente chaque jour un peu plus face à une police aussi corrompue qu'incompétente, aussi bien à l'échelle des agents de la circulation, qui demandent des pots-de-vin aux automobilistes, ou à celle des responsables les plus hauts placés qui honorent des rendez-vous plus que douteux. Le chef de la police nationale a été suspendu en 2011 car soupçonné de transactions immobilières «illégales». Son prédécesseur purge une peine de 15 ans de prison pour corruption.
De lourdes accusations contre les chefs
Le chef des services de renseignement est aujourd'hui confronté à ce que l'Institut d'études de sécurité basé à Pretroria appelle «une liste effarante d'accusations». Lui et ses collègues seraient impliqués dans des affaires de meurtre, viol, trafic d'influence, détournement de fonds et auraient accordé de nombreux passe-droits et faveurs aux membres de leurs familles, leur offrant des postes de responsabilité. En guise de sanction : une simple mutation qui n'est d'ailleurs pas attribuée à ses actions, mais à un complot qui aurait été monté contre lui par d'autres membres de la police. «Ce problème commence à nuire à l'Afrique du Sud au niveau international», s'inquiète le directeur général de Corruption Watch, une association à but non lucratif, lancée cette année par le syndicat majoritaire, Cosatu. «Les gens s'indignent de plus en plus de cette situation et ont le sentiment que la corruption ne fait qu'empirer. C'est un problème qui est présent partout, au-delà des races, des classes et des revenus.» Un automobiliste johannesbourgeois sur quatre a été victime de la corruption policière en 2010, selon les statistiques du gouvernement. Et 50% des forces de police de la capitale auraient été impliqués, selon un rapport publié par Corruption Watch. Ces incidents ne donnent jamais suite, et les efforts pour combattre le problème ne sont pas non plus suivis. Un vrai risque pour le pays. «Les entreprises nationales et les investissements étrangers souffriront tous deux si l'Afrique du Sud ne parvient pas à avoir une vraie agence indépendante, chargée de lutter contre la corruption», affirme un spécialiste du crime et de la justice à l'Institut d'études de sécurité. Pour ne pas arranger les choses, la police est également accusée de recourir à la violence, notamment lors d'interpellations ou interrogatoires où les appréhendés sont torturés.




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