Algérie

Quand le Sirghaz vient à manquer


Le phénomène des longues processions de véhicules, particulièrement des taxis service, qui s'allongent tout au long de la bordure de la route au niveau de la station Natfal de Aïn El-Bey, en face de l'aéroport Med Boudiaf, augure d'une véritable crise d'approvisionnement des automobilistes roulant au Sirghaz.

Toujours de vigueur, la pression sur ce carburant très prisé par les chauffeurs de taxis, notamment, pour son prix relativement bas par rapport à l'essence (10 Dinars contre 23), est montée en flèche durant ces derniers jours. «Je suis arrivé à 4 heures du matin», se lamente un chauffeur de taxi coincé dans une longue chaîne en milieu de journée, attendant encore son tour pour faire le plein. D'autres passent carrément la nuit à la belle étoile, près de la station-service, pour être les premiers servis le lendemain au passage du camion d'approvisionnement, si jamais celui-ci daigne pointer du nez. «Car, souvent, la longue attente n'aura servi à rien, et tout le monde rentre bredouille», nous ont appris les chauffeurs de taxi d'un air plein de lassitude. Dans ces cas-là, ajoutent-ils, certains n'hésitent pas de rejoindre les villes de Batna, ou El-Eulma, où le Sirghaz demeure assez disponible.

A Constantine, tous les taxis, dont le nombre dépasse les 4.000 véhicules, en sus de centaines d'autres véhicules de particuliers, utilisent ce carburant très prisé car économique. D'où cette pression qui se fait sentir dans la ville des ponts plus que partout ailleurs. Ce week-end, le camion-citerne a approvisionné les stations-service, délivrant ainsi des centaines d'automobilistes de leur calvaire. Enfin, pas pour longtemps. Le plein du réservoir d'un taxi service pouvant tenir deux jours, selon les déclarations des professionnels, le risque de retomber en panne sèche n'est donc pas très éloigné. L'agent de service distributeur, rencontré au niveau de la station Naftal de Aïn El-Bey nous apprendra pour sa part qu'au-delà de la pression endémique sur le Sirghaz, l'approvisionnement a été perturbé depuis près d'un mois. Une perturbation due essentiellement aux derniers incidents survenus au niveau des usines de production à Skikda, et accentué par les départs en congé, nous confie cet agent de distribution, information d'ailleurs confirmée par le centre de distribution de Constantine. De son côté, un agent privé d'installation du matériel «Sirghaz» sur les véhicules, a affiché toute sa désapprobation face à cette pénurie du carburant en question. «Je ne comprends pas comment les pouvoirs publics comptent-ils encourager les automobilistes à utiliser le Sirghaz sans le mettre à leur disposition ?», s'étonne-t-il. «Les campagnes publicitaires lancées à cet effet, appelant les automobilistes à se tourner vers le Sirghaz pour ses vertus économique et écologique, ne cadrent en rien avec la réalité du terrain», ajoutera-t-il. La solution ? Il faudrait songer à changer ce moyen d'approvisionnement qu'est le camion-citerne, en recourant directement au pipe-line afin de permettre une disponibilité courante de ce carburant d'avenir, préconisent en choeur tous les concernés.


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