Algérie

Quand le président du CNCPPDH soutient Zerhouni



Ksentini ne souhaite pas la levée de l’état d’urgence Cette question a été soulevée par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), lors d’un entretien à l’APS. S’exprimant sur les attentats de 11 décembre à Alger, M. Fa-rouk Ksentini a tenté de faire passer d’une manière sibylline un message, laissant sous-entendre qu’il plaidera pour la maîtrise de la récidive à l’égard des bénéficiaires des dispositions de la charte, en l’occurrence les repentis et la poursuite sans relâche de la lutte antiterroriste. Fera-t-il part d’un changement de cap suite aux attentats qui ont frappé la capitale notamment ceux qui ont ciblé les bureaux de l’ONU et suite également à certains échos qui avancent la thèse que des repentis se sont reconvertis en kamikazes? Rien n’est moins sûr, surtout lorsque M. Ksentini évoque que les récents actes terroristes ne peuvent ébranler la volonté nationale d’aller de l’avant dans l’application de la charte. Et que la réconciliation nationale et la lutte contre le terrorisme ne sont pas antinomiques. En tous cas, une chose est sûre: c’est le président qui prendra bientôt des décisions importantes concernant l’avenir de la réconciliation dans le cadre de ses prérogatives. Par ailleurs, Farouk Ksentini a indiqué que des franges de la société ne sont pas prises en charge par la charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, dans le rapport sur la situation des droits de l’Homme en Algérie qui sera remis au président de la République ce week-end, Ksentini met en relief le cas des ex-internés des camps du Sud pour qui, a-t-il dit, le CNCPPDH fera en sorte que leurs situations soient réglées par l’Etat. Le rapport souligne-t-il, contient des suggestions adressées au chef de l’Etat afin de résoudre définitivement ce problème. Pour Farouk Ksentini, il existe également des personnes que l’Etat doit prendre en charge, notamment les citoyens ayant subi des dégâts matériels dans leurs habitations ou les propriétés ravagées par le terrorisme, dont il faut trouver, en urgence, une solution. S’agissant des familles des disparus, le président de la commission consultative des droits de l’Homme avoue que ces cas spécifiques rencontrent un certain nombre de difficultés pour faire valoir leurs droits, en particulier en matière d’indemnisation. En outre, Ksentini a affirmé que ledit rapport évoque la situation du front social qu’il qualifie d’alarmante, soutenant que cette inquiétude est suscitée par le nombre important de requêtes que la commission a reçues de la part des citoyens. Cette tension des plus inquiétante est, selon lui, perçue sur le chapitre des droits sociaux en ce qui concerne le logement, l’emploi, la santé et l’éducation. Il y a aussi la cherté de la vie, en relevant que le coût de la vie devient un sérieux problème dans ce pays. Ksentini dira que les responsables sont «conscients» de la gravité de la situation, notamment sur le problème des harraga. «Nous sommes certains qu’une suite favorable sera réservée à ce volet dans notre rapport», a-t-il estimé. Revenant, une nouvelle fois, aux récents attentats d’Alger, Ksentini insistera qu’ils ne peuvent remettre en cause la charte pour la paix et la réconciliation. En plaidant pour une meilleure maîtrise de la question de la récidive au sein des repentis ayant bénéficié des dispositions de la charte. D’autant plus, relance-t-il, que la réconciliation nationale n’a jamais porté sur la cessation de la lutte antiterroriste. Par ailleurs, Farouk Ksentini estime que le maintien de l’état d’urgence ne peut constituer une entrave ni à l’exercice démocratique ni aux libertés individuelles et collectives. Expliquant que l’état d’urgence est un arsenal juridique conçu pour combattre le terrorisme. Du coup, a-t-il relevé, «la presse est libre, le droit au rassemblement est garanti et les élections se sont effectuées dans un climat de liberté». Concernant le problème des détenus de Guantanamo devant regagner le pays, Ksentini réfute la thèse consistant à dire que «leurs libertés ne seront pas respectées en Algérie». D’après lui, «ce qui leur est arrivé à Guantanamo est suffisamment dommageable à leur égard pour que nous puissions aggraver leur situation. Et que rien ne peut leur arriver s’ils n’ont pas fait l’objet de poursuites pénales. D’autre part, le président de la CNCPPDH revient sur la réforme de la justice en relevant que le problème de la détention préventive demeure à ses yeux abusif. Abed Tilioua


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