Algérie

Quand le président Al Assad exporte la répression



Ces pratiques, qui rappellent l'opération Condor menée par les dictatures latino-américaines dans les années 1970, ont été dénoncées par Amnesty International à  travers un communiqué cité hier par l'AFP.  Cette ONG alerte la communauté internationale sur les nombreux cas de protestataires syriens en Europe et en Amérique «systématiquement surveillés et harcelés» par les employés des ambassades syriennes, lesquelles agissent sous ordre du régime de Bachar Al Assad. L'ONG cite les cas de plus de 30 militants au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Espagne, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis «qui ont fait l'objet d'intimidations de la part d'officiels dans les ambassades» de ces pays, et «dont les proches en Syrie ont été harcelés, arrêtés et parfois torturés». «Les expatriés syriens ont tenté, par des manifestations pacifiques, de faire la lumière sur des abus que nous considérons comme des crimes contre l'humanité. En réponse, le régime a mené une campagne parfois violente pour faire taire ces expatriés», affirme Neil Sammonds, un chercheur d'Amnesty International sur la Syrie. L'organisation cite le cas du frère de Imad Mouhalel, Alaeddine, qui a été détenu pendant quatre jours en juillet. Après avoir été torturé, il lui a été demandé d'identifier son frère Imad sur des photos et des vidéos montrant des manifestations près de l'ambassade de Syrie en Espagne.La mère et le père du pianiste syrien Malek Jandali, respectivement âgés de 66 et 73 ans, ont été attaqués dans leur domicile à  Homs, dans le centre de la Syrie, après que leur fils eut participé à  une manifestation devant la Maison-Blanche en juillet. «Mes parents ont été battus et enfermés dans la salle de bains alors que leur appartement était volé. Les agents de sécurité ont dit ensuite : 'voilà ce qui peut arriver quand votre fils se moque du gouvernement'», a déclaré Malek Jandali à  Amnesty. Paris, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, a mis en garde le régime de Dams contre tout acte de violence ou d'intimidation en France contre des opposants syriens, dont certains ont été victimes d'agression ces dernières semaines. Mises en garde de Paris et de Stockholm «Nous n'acceptons pas qu'un Etat étranger organise des actions violentes ou des actes d'intimidation sur notre territoire pas plus que nous n'acceptons de tels agissements à  l'encontre de nos compatriotes en Syrie», a déclaré hier, lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. La France a fait savoir cette position «de la façon la plus ferme à  l'ambassadrice de Syrie à  Paris», Lamia Shakkour, qui «a été convoquée à  plusieurs reprises au Quai d'Orsay», a précisé le porte-parole. «Une enquête est en cours après l'agression de manifestants syriens anti-Al Assad à  Paris, le 26 août», a ajouté M. Valero. Depuis ce jour, «la préfecture de police a renforcé la protection des manifestants syriens à  Paris», a-t-il indiqué. Le porte-parole a rappelé que «le droit de manifester pacifiquement, librement et en toute sécurité est pleinement garanti par la Constitution française». De son côté, le ministre des Affaires étrangères suédois, Carl Bildt, a déclaré que son pays expulsera les diplomates syriens qui intimident les opposants au régime. «S'il y a des personnels diplomatiques dont les activités ne sont pas compatibles avec leur statut de diplomate, alors ils ne sont pas les bienvenus en Suède», a déclaré C. Bildt à  la radio publique suédoise. «C'est quelque chose que nous pouvons faire et que nous avons déjà fait», a-t-il ajouté. Le ministre a confirmé que la Suède a déjà expulsé des diplomates syriens parce qu'ils intimidaient des membres de la diaspora qui s'opposaient au régime du président Al Assad. Par ailleurs, un colonel syrien a déserté en Turquie et a appelé à  l'unité face au régime du président Al Assad. «Les forces d'opposition en Syrie devraient s'unir et resserrer les rangs jusqu'à ce que le régime s'effondre», a déclaré le colonel. Il a formé une force d'opposition armée appelée «armée libre de Syrie»


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