Algérie

Quand le Pr Belhocine recadre les débats



Très bonne initiative que cette journée nationale organisée par la Sama et axée sur la formation du personnel médical relative à la Covid-19, principalement le volet vaccination et les réticences constatées justement chez le personnel médical.D'emblée, cette manifestation organisée à l'Institut supérieur d'agronomie Mohamed-Saïki de Bouira, en coordination avec la DSP de Bouira, le président de la Sama de Bouira, M. Habel Slimane a indiqué que cette rencontre, la troisième, du genre, et qui est venue suite à celle organisée l'année dernière, juste au début de la pandémie, se veut un bilan mais aussi, une journée de sensibilisation et de formation à l'endroit du personnel médical dans son ensemble surtout après les réticences constatées par rapport à la vaccination de ce corps. Un corps qui, s'il venait à être convaincu de la nécessité de se faire vacciner, pourra à ce moment-là participer à la campagne de sensibilisation du grand public quant à l'importance de la vaccination contre ce virus.
Pour ce faire, plusieurs professeurs émérites ont été invités, principalement d'Alger, à l'image du Pr Derrar, directeur de l'Institut Pasteur d'Alger, du Pr Belhadj, médecin légiste au CHU Mustapha d'Alger qui a présenté une communication autour de «La gestion hospitalière de la pandémie Covid-19, expérience du CHU Mustapha», de Mme Hached, cadre paramédicale au même CHU d'Alger qui est intervenue sur «les infections associées aux soins et la Covid-19», ou encore, «les séquelles psychologiques post Covid-19 des professionnels de la santé», thème exposé par le Dr Ould Mohand, psychologue à l'EPSP de Bouira, et beaucoup d'autres communications tout aussi importantes les unes que les autres, à l'image de celle du Dr Sayah, médecin biologiste libéral dont la communication tournait autour du «Duel entre l'homme et le monde microscopique» et le Dr Hani, épidémiologiste, chef de service de la prévention à la DSP de Bouira, qui a donné le bilan-lecture de «l'évaluation de la vaccination Covid-19 à Bouira».
Concernant la campagne de vaccination, l'épidémiologiste a rappelé que la première étape qui a concerné les 523 doses du vaccin Spoutnik-V a touché pratiquement toutes les tranches d'âge depuis 18 ans jusqu'à 90 ans. Cependant et selon le bilan présenté dans un tableau explicatif, il ressort que la tranche d'âge la plus concernée par la vaccination est celle des 65 ans et plus avec un taux de 38%. Un taux qui s'explique par la campagne de sensibilisation qui a ciblé principalement cette tranche d'âge au détriment des autres.
Puisque la journée est dédiée justement à ces réticences constatées, le Dr Hani a fait ressortir même les cas de manifestations post-vaccinales indésirables enregistrées chez les sujets vaccinés. Ainsi, il ressort qu'en tout et pour tout, seules huit personnes vaccinées sur les 523 ont présenté des effets indésirables avec 1 cas qui a nécessité une hospitalisation et une prise en charge à cause d'un choc vagal, 6 cas ayant eu des manifestations générales, mais sans hospitalisation et un autre qui a présenté un rash, une sorte d'éruption cutanée transitoire mais sans grand danger pour le patient.
Cela étant, lors du premier débat ouvert, le Pr Belhocine, l'éminent épidémiologiste et membre de la cellule de crise nationale, qui devrait présenter une communication sur le thème « Covid-19, situation actuelle et perspective, du point de vue de la cellule de crise », est intervenu dans les débats autour des questions liées aux réticences concernant les vaccins disponibles actuellement. Ainsi, il dira d'emblée aux présents, médecins, professeurs et aide-soignants, que le sujet de la journée est purement scientifique et qu'à ce titre, les professionnels de la santé doivent se comporter en tant que scientifiques, en ayant entière confiance en la science.
Par conséquent, il précisera que « ceux parmi les professionnels qui croient encore au fatalisme et au mektoub, n'ont pas leur place dans le monde de la médecine auquel ils appartiennent ». Cela dit, le Pr Belhocine fera une rétrospective concernant les maladies à travers les âges et les vaccins qui ont été au fil des siècles inventés et qui ont freiné beaucoup de maladies.
Ainsi, il soulignera que « l'humanité a vaincu la variole grâce au vaccin et la poliomyélite grâce aussi au vaccin, avant de parler de Spoutnik V. Et de préciser que ce vaccin est viral, c'est-à-dire qu'il utilise comme vecteur un virus. Et le premier vaccin à vecteur viral, rappelle-t-il, a été expérimenté sur la maladie d'Ebola en Guinée, en 2014, et c'est lui-même qui avait supervisé cette opération. « Depuis cette date, jusqu'à aujourd'hui, aucun effet indésirable n'a été constaté » dira-t-il.
Pour les autres vaccins anti-Covid-19, le chinois, ou encore AstraZeneca, Pfizer BioNTech, qui se sont basés sur une nouvelle technique de l'ARN messager, utilisée pour la première fois en juin 2020, tous les tests ont été concluants durant les trois phases d'expérimentation, et ont démontré leur efficacité.
Cela, tout en rappelant que « tous ces vaccins qui sont très efficaces aujourd'hui et qui sont utilisés dans le protocole vaccinal des enfants ont été un jour nouveaux ; mais les scientifiques et juste après les premiers tests, les avaient adoptés sans jamais se poser de questions sur les conséquences à long terme », dira-t-il sous les applaudissements des présents.
Y. Y.


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