Quand le mal est fait' (1)

Elles sont trois copines qui échangent des amabilités, en même temps qu'elles se tiennent compagnie. Seule l'une des trois est concernée par le médecin. En attendant son tour, cette dernière commente l'actualité avec les deux autres. Les faits passés en revue sont ponctués de rires à gorge déployée. Pas dupes pour un sou, les filles.Deux étudiantes et une enseignante en grève, dans une salle d'attente, raillant Sellal, tout en partageant des vidéos enregistrées durant la comparution de l'ancien Premier ministre devant le juge. Elles étaient suffoquées, mais j'aurais juré qu'elles se régalaient en s'échangeant les séquences. Dans la foulée, l'une des trois évoque l'épisode du yaourt en hochant la tête. Allez savoir où elle est allée chercher l'histoire en question et pourquoi elle l'exhumait à ce moment précis ! Je me suis, aussitôt, surprise à repenser à Ouyahia ! Au plus honni des Premiers ministres qu'ait connus l'Algérie et celui qui aura, à n'en pas douter, le plus occupé ce poste. Personne n'a, d'ailleurs, jamais compris pourquoi, après avoir été relevé de ses fonctions, il était régulièrement remis en selle. Avec tous ces procès qui continuent à scandaliser l'opinion publique et n'épargnent quasiment aucun membre du personnel dont aura généreusement usé Bouteflika, on ne s'étonne plus qu'un tel individu ait pu être choisi pour diriger un gouvernement à son image et tel que souhaité par l'ex-chef de l'Etat. Pour creuser davantage le trou, déjà profond, tout en se rémunérant pour les services qu'il rendait, parallèlement, à des oligarques tout autant dépouillés de scrupules, il fallait quelqu'un qui n'ait aucun état d'âme.
Du coup, un Ouyahia n'avait pas son égal pour insulter de façon aussi brutale l'avenir du pays. Mais revenons aux jeunes femmes de tout à l'heure et à leur débat, ponctué de réflexions désabusées, autour du comportement, de fou du roi, de Sellal auquel ce billet était destiné.
Incroyable mais pourtant vrai ! Il s'agit là d'un ancien chef de gouvernement et d'une liste de délits longue comme le bras qui lui vaut de croupir en prison, au lieu de jouir de la fortune colossale montée sur le dos du contribuable !
M. B.