Algérie

Quand le lit est creusé, le ruisseau n'est pas coupable de ruisseler


Quand le lit est creusé, le ruisseau n'est pas coupable de ruisseler
On interdit les conférences de démocrates, on harcèle les militants progressistes et on arrête les manifestants pacifiques. Ce sont les consignes venues des mêmes stratèges qui autorisent les congrès de l'AIS, les explications télévisées de Madani Mezrag sur les accords secrets passés avec le régime et, dernièrement, l'appel au meurtre de l'écrivain journaliste Kamel Daoud par un salafiste public qui assume pleinement son propos.A quoi ont servi les 200 000 morts ' La réconciliation a absous les crimes et, parce que décidée unilatéralement, les islamistes ne se sentent responsables de rien du tout, comme à l'école quand on redouble, le pays est confronté au même examen de conscience devant ses fantômes ressurgis du cauchemar collectif. Tant qu'ils trouveront un écho dans la population et les instances dirigeantes, les islamistes vont continuer de crier à la destruction et au dépeuplement, car c'est bien l'impunité qui fait leur lit.Aujourd'hui, les mises en garde du général Gaïd Salah aux opposants dans la revue de l'armée, El Djeïch, sonnent faux et l'ami du cercle présidentiel serait bien avisé de rappeler à l'ordre les salafistes qui menacent des personnes, remettent en cause la loi et narguent société et Etat en activant par le biais de partis non agréés.Tout comme le général Nezzar en civil recevant Benhadj en tenue militaire, le syndrome est le même qu'il y a 20 ans : se sentant illégitime, le régime préfère être permissif avec les mouvances les plus dangereuses tout en continuant la traque de chaque démocrate voulant s'impliquer dans la gestion civique de son pays.Quel que soit ce que l'on peut reprocher aux opposants d'aujourd'hui, Hamrouche ou Benflis n'ont jamais mis de bombes dans des endroits publics et n'ont jamais égorgé d'enfant. El Hamel et Gaïd Salah, garants de la sécurité, le savent très bien. On attend, sans y croire, le prochain édito d'El Djeïch.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)