Algérie

quand le gouvernement algérien chante sa gloire... Il a acheté 16 pages dans le quotidien français le Monde



quand le gouvernement algérien chante sa gloire...                                    Il a acheté 16 pages dans le quotidien français le Monde
Pour le cinquantième anniversaire de l'indépendance, le président Bouteflika a opté pour un marketing politique pour le moins original : il a acheté 16 pages de publireportage dans le journal français le Monde, toutes vouées à sa gloire.
A ne pas rater : l'édition du quotidien du soir du 4 juillet 2012. Dans un supplément de 16 pages, intitulé «Spécial Algérie, 50 ans après l'indépendance», le gouvernement algérien se fait un make-up des plus hasardeux, sentant les années 1970, à la gloire de tous les «Grand frère» ou «Père du peuple». Les fils sont tellement gros qu'ils ressemblent à des amarres.
«Dès son premier mandat (1999), le président Bouteflika s'est attaché à un vaste programme de refondation de l'Etat algérien, par le biais de la réforme des structures et des missions de l'Etat, du système judiciaire, du système éducatif et d'un train de mesures économiques audacieuses, comportant notamment une réforme du système bancaire destinée à rendre l'économie algérienne plus performante. Depuis, l'Algérie relève défi sur défi», écrit, sans rire, l'éditorialiste Jaques Rouche en une.
Ce n'est plus un pays mais Disneyland, l'Algérie. Et des titres que tout communicant bannirait fleurissent au fil des pages. Ainsi, «Alger et Paris doivent renforcer le courant d'échanges» et «Réinventer le partenariat d'exception» rivalisent avec «L'économie verte, moteur d'une nouvelle croissance», «La culture de l'export doit être diffusée»' Et un dernier pour la route publicitaire : «Un pays ouvert et dynamique». Le journal de référence a pris soin de se dissocier de cette publicité ; en tout petits caractères du supplément : «La rédaction du Monde n'a pas participé à la réalisation de ce supplément.» On s'en doutait.
A la une, une interview-entretien avec Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne démocratique et populaire. Admirez les majuscules. Le président algérien prend acte de l'élection de François Hollande et appelle à de meilleures relations : «Au moment où nous nous apprêtons à célébrer le 50e anniversaire de l'indépendance, l'Algérie pourrait se féliciter du niveau atteint par les relations multiples qu'elle entretient avec la France, et ce, dans de nombreux domaines. De fait, l'Algérie se réjouit de voir, malgré certaines vicissitudes et turbulences enregistrées, parfois de manière récurrente, dans la conduite des rapports algéro-français, une nouvelle dynamique marquer aujourd'hui les relations bilatérales.» Et de souligner : «Cette dynamique nouvelle, qui a récemment bénéficié du soutien des hautes autorités des deux pays, permettra aux relations franco-algériennes d'enregistrer un saut qualitatif qui les mettra à la hauteur du potentiel et des ambitions partagées par les deux pays.»
Pas moins de sept ministres ont été interviewés pour l'occasion. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, fait un constat clair : «L'Union pour la Méditerranée était une excellente idée mais qui, dans sa traduction opérationnelle, a rencontré beaucoup de contraintes.» Et d'enterrer l'UMP par une autre proposition : «Cette idée de la géométrie variable peut nous permettre de réaliser très rapidement des projets concernant, par exemple, les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), plus les pays de la rive sud de la Méditerranée, chacun étant leader dans un domaine particulier.»
Question à quelques centaines de milliers d'euros : combien coûte un supplément de 16 pages dans le Monde, avec sa confection et sa diffusion ' Bienvenue au pays des merveilles.


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