Algérie

Quand le dialogue fait défaut


Il est important de connaître les raisons qui ont conduit à cette situation' Et la réponse coule de source: il y a carence dans le dialogue.Regrettable. Ces vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des médecins résidents, visages ensanglantés, après une charge policière, sont loin de refléter l'image tant souhaitée pour le pays. Bien au contraire. Voir que la manifestation pacifique à laquelle a appelé, mercredi dernier, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), a été réprimée par la police à l'intérieur de l'hôpital Mustapha Pacha, démontre l'échec de gestion de ce conflit social. En fait, il n'est pas question de justifier le recours des policiers à la violence. Car ces derniers ont fait usage, à tort, de leurs bâtons même si c'est pour faire respecter la loi d'interdiction de marcher à Alger. Il n'est pas question aussi de s'expliquer la décision irréfléchie des médecins résidents de transgresser la loi en transformant leur sit-in en une marche. Une décision prise à ne pas en douter en raison de leur exaspération après près de trois mois de protestation. Cependant, il est important de connaître les raisons qui ont conduit à cette situation' Et la réponse coule de source: il y a carence en matière de dialogue. Le ministère aura beau affirmer que ses portes ont toujours été ouvertes, le problème reste le même. Car, le plus important dans l'ouverture du dialogue et des négociations avec un partenaire social n'est pas en soi cette offre, mais plutôt l'aboutissement de ce dialogue. Au bout de 10 semaines de manifestation, la tutelle se devait de trouver un terrain d'entente avec les médecins résidents. C'est là justement tout l'art de négocier! En fait, pour les médecins résidents, la revendication principale est la réforme du service civil. Cette disposition de la loi sur la santé de 1984, reconduite dans le projet de la nouvelle loi, prévoit pour un médecin ayant fini ses études de spécialisation, un service civil de deux à quatre ans, dans un établissement de santé auquel il sera affecté par le ministère. La durée du service civil varie en fonction de la zone géographique à laquelle est affecté le médecin. Les médecins résidents demandent la suppression du caractère obligatoire du service civil en instaurant des mesures incitatives qui poussent les nouveaux médecins spécialistes à faire volontairement ce service dont notamment le logement et le droit au regroupement familial pour les couples de jeunes médecins. A bien voir la revendication des médecins résidents, cette dernière s'inscrit dans le bon sens même. En dehors du fait que le service minimum doit être maintenu afin de permettre aux habitants des Hauts-Plateaux et du Sud de bénéficier de la même qualité de soins que les habitants du Nord, notamment en ce qui concerne la disponibilité des différentes spécialités, il est tout à fait compréhensible qu'un couple de médecins marié soit affecté à la même région afin de préserver la famille. Il est tout aussi évident que le médecin affecté dans une autre wilaya que celle de sa résidence bénéficie d'un logement de fonction. Quant aux conditions de travail, fortement décriées, et le manque de matériels, il faut dire que l'Etat ne lésine pas sur les moyens et déploie d'énormes efforts afin de doter l'ensemble des structures médicales du pays avec le matériel nécessaire et d'offrir de meilleures conditions de travail. Certes les carences existent, mais en attendant mieux les médecins peuvent les surmonter en y mettant de la volonté. Ce serait là l'exemple même d'une association d'efforts entre la tutelle et les médecins afin de garantir les soins au citoyen. La conjonction des efforts ne peut naître que d'un vrai dialogue.
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