Algérie

Quand le contrôle fait défaut



L'informel tente de revenir à petits pas
De nombreux vendeurs, en particulier ceux des fruits et légumes, ont envahi depuis quelques mois déjà les ruelles de Laghzala, quartier populaire de la Colonne, en plein centre-ville de Annaba.
La situation est devenue insoutenable, notamment depuis le début du mois de Ramadhan. Le phénomène, qui a été éradiqué par les services de sécurité de Annaba, sous la direction de l'ex-locataire de la wilaya, Youcef Cherfa en l'occurrence, semble avoir le ventre mou. Les rênes relâchées sont à l'actif d'un manque de contrôle, voire de laisser-aller de la part des acteurs en charge de la lutte contre le commerce informel. Après plus de deux années d'absence, l'informel ayant été chassé en grande pompe par les services de sécurité, il semble que ce dernier tente de revenir à petits pas. C'est le cas dans le quartier populaire de la Colonne, à Leghzala notamment, où des marchands de fruits et légumes, usant de charrettes, s'adonnent à un commerce qui ne semble pas déranger pour autant les responsables de la wilaya de Annaba. Bien que ce quartier soit une artère principale desservant les différents axes routiers de la ville de Annaba, il n'en demeure pas moins que la situation n'a aucunement suscité une quelconque décision des responsables de la wilaya de Annaba, quant à son éradication. Ces marchands de fruits et légumes, ont, rappelons-le, bénéficié du marché de proximité sis à l'Olympia, après avoir été délocalisés des rues et ruelles de ce quartier, qu'ils squattaient des années durant. L'initiative a été vivement saluée par les populations, notamment les habitants de la Colonne, qui ont retrouvé l'air du bon vivre dans ce quartier colonial de Annaba. Malheureusement, quand la rigueur du contrôle vient à manquer, l'informel chassé est revenu au galop, au vu et au su des services de sécurité, en charge de cette partie de la ville. Contrairement à la rue Ibn Khaldoun, ex-rue Gambetta et ses artères, depuis l'éradication du commerce informel, les éléments de la police relevant du XIXe arrondissement n'ont pas lâché prise. Deux ans durant, la rue Ibn Khaldoun, le coeur battant de toute la wilaya de Annaba, fait l'objet d'un déploiement de policiers et d'éléments de la brigade d'intervention. La présence des services de sécurité a été le premier élément dissuasif des marchands de l'informel, quant à un éventuel retour pour squatter le centre-ville. Bien que l'implacable lutte contre ce phénomène aux allures d'une toison métallique ait fini par tirer sa révérence, face à la ténacité des services en charge de son éradication. Aujourd'hui, si rien n'est fait, ces marchands de fruits et légumes, qui s'adonnent en toute impunité à cette activité illicite, risquent d'ouvrir une nouvelle fois la voie à un marché informel. Ce dernier, dont les acteurs semblent défier non seulement les lois de la République, mais aussi les forces de police. Celles-ci, en charge de la lutte contre toute activité informelle, notamment dans cette circonscription de compétence, semblent engager tous les efforts pouvant venir à bout de l'activité de ces marchands. Sinon, comment expliquer la présence de dizaines de charrettes de fruits et légumes, en dépit des interdictions des pouvoirs publics locaux, quant à tous ces commerces sur la voie publique'! Autre situation déplorable, celle de la commercialisation anarchique et illicite de produits alimentaires durant le mois sacré à l'intérieur du marché emblématique de Annaba, El Hattab en l'occurrence. Au fil des années ramadhanesques, le phénomène s'amplifie et s'intensifie, sans aucune considération pour la santé du consommateur qui est souvent sérieusement menacée. Au marché d'El Hattab, on trouve divers produits de large consommation, depuis le pain en tous genres, formes et saveurs, des galettes préparées à la maison et des «diouls» ou feuilles de brick, des gâteaux traditionnels, yaourts et jus de fruits, en plus d'autres denrées de large consommation sont proposées aux jeûneurs, en l'absence quasi totale de règles d'hygiène et de conservation nécessitées pour ce type de produits périssables. Par manque criard de protection, ces aliments sont inévitablement exposés aux bactéries véhiculées, notamment par des nuées de mouches, les poussières et les fumées des véhicules. Conséquence directe pour la prolifération de foyers de microbes, représentant un véritable risque pour la santé des consommateurs. Situation interpellant les responsables de la protection du consommateur, les agents de la santé publique notamment. Ces derniers qui, convient-il, de le noter, ne semblent pas être dérangés par les cas d'atteinte à la santé publique, surtout durant le mois de Ramadhan. Un mois où la consommation atteint son apogée, sous l'influence du jeûne. On cite dans ce sens la vente des grillades sur la voie publique. Cet autre type de commerce informel qui a pris place, ces dernières années, dans la vie des Annabis, particulièrement durant les soirées du mois sacré. Elle est pratiquée généralement, juste après le ftour, par des jeunes vendeurs occasionnels qui préparent des brochettes de viande rouge, de volailles ou de merguez. Situation qui suscite moult questions, sur le plan mis en place par la DCP de la wilaya de Annaba, pour le mois sacré du Ramadhan. Ledit plan consiste en la mobilisation de brigades, regroupées en agents chargés du contrôle des activités commerciales et de la répression des fraudes, dans le cadre de la protection du consommateur et l'organisation et la régulation du marché. Mais apparemment, il semblerait que les failles dans les missions, la lutte contre l'informel et le contrôle des produits de consommation courante, ont eu le dessus sur les efforts déployés par les acteurs en charge de ces tâches. Puisque la lutte contre les marchands de fruits et légumes reste un défi à relever, étant donné que les vendeurs activant dans l'informel se multiplient chaque année et trouvent une clientèle nombreuse qui, elle-même est à l'origine de l'encouragement de ce marché informel.


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