Algérie

Quand le cinéma nargue ses censeurs !



Vrai qu'avec ses deux Césars, Papicha a fait un joli pied-de-nez à ses détracteurs et pris une belle revanche sur ceux qui, en interdisant sa sortie en Algérie qui a pourtant coproduit sa réalisation, pensaient en étouffer la promotion. Je disais, hier, que la culture était universelle. Elle est, en fait, tellement plurielle qu'elle réussit toujours à triompher de ceux qui, plus enclins à nier la création, refusent de se nourrir de ses effets, pourtant hautement thérapeutiques !L'impact d'une telle production dont on aurait eu tort d'attendre qu'elle résume, à elle seule, les effets sanglants d'une tragédie dont seuls ceux qui ont vécu l'horreur savent qu'elle ne peut pas être racontée en si peu de temps, est énorme. Et les mérites de Mounia Meddour, la fille du grand Azzedine Meddour, sont tels qu'on ne peut que lui être reconnaissant d'avoir continué à porter son film, envers et contre tous les réactionnaires qui règnent, entre autres, sur la culture et les multitudes de commissions dont il faut avoir la bénédiction pour créer, innover ou même suggérer.
La censure a joué son rôle comme elle sait si bien le faire pour des raisons qu'officiellement on ignore, mais dont on soupçonne aisément l'origine ! On l'aura donc fait ! Pour contenter ceux qui, bien plus que les démocrates, travaillent à enrayer le mot culture de la pensée collective et aussi parce que ce sont sans doute de meilleurs alliés. Evidemment, en ces temps de vide culturel, de misère mentale et d'oisiveté spirituelle, le mysticisme fait le travail de sape dont se chargent les bonimenteurs là où la création menace le règne de l'ignorance.
Une indigence spirituelle qui explique pourquoi ceux qui saignent le pays encouragent sa prolifération. Pendant que les gens se déchirent autour de ce qu'ils considèrent comme des faits sans importance, voire des futilités, eux, gagnent du temps.
Un jour, j'ai écouté un jeune réalisateur expliquer pourquoi les films algériens produits, trop souvent avec des aides extérieures, ne rencontraient pas leur public. Il n'y a pas de salles de cinéma ni de lieux appropriés pour la moindre projection.
M. B.


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