Algérie

Quand le cin'ma alg'rien soulevait les passions mais aussi des antagonismes



Dans les ann?es soixante et soixante-dix, le cin?ma alg?rien ?tait de loin le cin?ma le plus d?velopp? des cin?mas maghr?bins ; il arrivait en t?te du continent par sa qualit?.Le vent en poupe, le cin?ma alg?rien raflait le plus gros des distinctions d?cern?es aux productions africaines dans des festivals internationaux. En abandonnant progressivement un style emprunt? ? des cin?mas ?trangers, les cin?astes alg?riens et tout le corps qui gravitait autour ?taient sur le point de se constituer r?ellement en ?cole nationale. Jusqu'au jour o? le destin en d?cida autrement. Le cin?ma alg?rien amor?a son d?clin pour les raisons que nous connaissons. Mais ce cin?ma promis ? un grand avenir pour se fixer comme objectif premier d'?tre un reflet de la soci?t? avec en plus une incidence sur l'?volution de cette soci?t?, cachait bien des antagonismes. Il y avait ?galement des rencontres et des festivals, comme la rencontre de Boumerd?s organis?e par la d?funte FACC (F?d?ration alg?rienne des cin?-clubs) tenue du 1er au 14 ao?t 1976. En dehors des conf?rences techniques, d?bats, etc., un forum s'est tenu sur le cin?ma et l'histoire en prenant pour exemple : Chroniques des ann?es de braisede M. L. Hamina et c'est l? qu'a ?clat? au grand jour l'antagonisme refl?t? dans la production filmique alg?rienne qui existe entre production culturelle charriant une id?ologie bourgeoise et l'option socialiste de l'Alg?rie. Un critique alg?rien dira : ?Il ne suffit pas de nationaliser le r?seau de distribution et de production, pour transformer radicalement la politique cin?matographique d'un pays : et les programmes diffus?s sur les antennes de la RTA et dans les salles de cin?ma comportent des films dont une grande partie ne pourrait normalement ?tre accept?e dans un pays dit socialiste.? On s'est demand? ? Boumerd?s pourquoi le fonds d'aide par l'Etat ? la production n'a ?t? jusqu'ici allou? qu'au b?n?fice des superproductions (telles Chroniques des ann?es de braise de M. L. Hamina et l'Opium et le b?tonde A. Rachedi) et comment se faitil encore qu'entre 1963 et 1974, l'Office des Actualit?s alg?riennes dirig? par M. L. Hamina a produit six longs-m?trages dont cinq r?alis?s par ce m?me cin?aste et le critique de continuer sa non moins violente diatribe contre la corporation des cin?astes et des gestionnaires des salles de cin?ma en ?pargnant les uns et stigmatisant les autres : ?L'appropriation de la culture par et pour les travailleurs (faisant allusion ? la culture de masse) ne pourra s'arracher qu'au prix d'une lutte acharn?e contre un appareil id?ologique aux mains d'une petite bourgeoisie d?cid?e ? d?fendre les int?r?ts de classe.? L'assistance ?trang?re s'est ?tonn?e du caract?re peu revendicatif du cin?ma alg?rien, hormis quelques rares exceptions comme Noua de Tolbi. Malgr? des d?saccords et des interventions assez corrosives, la rencontre s'est termin?e sur un constat satisfaisant et le cin?ma alg?rien s'en est sorti grandi pour se d?ployer de par le monde. Dommage qu'on l'ait cass? en si bon chemin, g?n?rant par l? un sentiment de d?saffection pour tout ce qui est venu apr?s ce cin?ma que nous avons tant appr?ci?.


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