Algérie

Quand le centre-ville reprend ses droits



Quand le centre-ville reprend ses droits
Dernière semaine de Ramadhan. Les soirées sont trop courtes pour les Oranais qui, quelques instants après la rupture du jeûne, envahissent leurs endroits préférés, joignant l'utile à l'agréable : promenade et shopping pour l'Aïd El-Fitr.Depuis quelques années, les quartiers de Akid Lotfi et Abdelmoumen (ex-Choupôt) sont devenus les destinations préférées des Oranais auxquels s'est ajouté, cette année, le centre-ville, affichant un retour triomphant dans le hit-parade des quartiers phare de la capitale de l'Ouest. Quelque peu boudé ces dernières années, le centre-ville semble reprendre ses droits et la circulation automobile et piétonne devient inextricable durant les soirées de Ramadhan, surtout les dix derniers jours du mois sacré.Boutiques de vêtements et de chaussures des artères principales du centre-ville, notamment celles des rues Larbi Ben-M'hidi, Mohamed-Khemisti, la rue des Aurès ainsi que le boulevard Maâta et le boulevard de l'ANP (front de mer), entre autres, font le plein de clients, au point où certains commerçants ferment les portes de leurs boutiques et font entrer les clients par vagues de 10 ou 15 personnes, selon la surface.L'artère principale de Choupôt, la zone de Sidi Senouci et les ruelles adjacentes, sont devenus peu à peu l'attraction préférée des Oranais pour la promenade et un temple du shopping, détrônant le centre-ville durant les soirées de Ramadhan et les périodes des fêtes religieuses.Choupôt et El-Akid, temples du shopping«J'ai tenu une mercerie pendant de nombreuses années ici à Choupôt. C'était un quartier tranquille avec ses petits commerces sans grandes ambitions. Aujourd'hui, le quartier est devenu La Mecque du commerce et une destination incontournable pour le lèche-vitrines et les promenades», raconte Larbi, qui habite et tient toujours un commerce à Choupôt, mais qui, depuis quelques années, a abandonné la mercerie pour les vêtements traditionnels féminins. Larbi ajoute que les affaires sont devenues meilleures pour lui, ainsi que pour ses deux fils qui se sont associés pour ouvrir une boutique de cosmétiques, en «sacrifiant» bune pièce de la maison familiale, sise sur le boulevard principal de Choupôt, la transformant en local commercial.Après l'extension de la ville d'Oran vers l'Est, le quartier de Akid Lotfi, avec toutes les commodités qui y ont été mises en place, est devenu la seconde destination de loin la préférée des familles. En l'espace de quelques années et à une vitesse vertigineuse, Akid Lotfi est devenu un «must», voire même un quartier «chic».Une certaine compétitivité entre ces différents quartiers s'est installée. Il semble que les différents commerçants du centre-ville ont compris que seul le changement pouvait attirer les Oranais vers leur quartier qui, durant plusieurs décennies, était la destination la plus prisée des familles. Ainsi, de nombreux commerces ont fait peau neuve et de nombreux autres, très attrayants, ont vu le jour, ainsi que l'installation de plusieurs marques célèbres de vêtements, de chaussures et autres.Du coup, le bouche-à-oreille a fait son ?uvre et le pari a été réussi, puisque, cette année, les soirées de Ramadhan ont vu une véritable déferlante de familles qui découvrent ou redécouvrent le centre d'Oran. Mansour, un vieux commerçant de la rue Larbi Ben M'hidi, souligne que depuis l'an dernier les choses ont beaucoup changé et le centre-ville a repris ses droits de c?ur battant d'El-Bahia. «Il n'y a qu'un centre-ville, c'est celui-ci», affirme-t-il avec une note de fierté.


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