Quand le célibat devient un choix personnel

Conviction - Ils ont des logements, des postes de travail stables et, par conséquent, des revenus réguliers, mais ils ne se sont jamais mariés.
Ces personnes des deux sexes ont choisi de rester célibataires. Interrogé sur les raisons qui le poussent à rester célibataire alors qu'il approche de la cinquantaine, Ali, enseignant dans un lycée, nous dit qu'il se sent bien dans «sa peau» de célibataire. «Je vis bien, je me permets beaucoup de choses et surtout je jouis de ma liberté, le mariage est le dernier de mes soucis», nous explique-t-il. «Pourquoi m'encombrer de responsabilités et d'enfants '», ajoute-t-il sur un ton sérieux. La famille d'Ali, notamment sa vieille mère et ses trois s'urs, toutes mariées, ont tout fait pour le convaincre de fonder une famille. En vain. «Je me sens gênée à chaque fois que quelqu'un me pose la question du mariage.
Ces personnes n'arrivent pas à comprendre que c'est un choix assumé. Je ne vois pas pourquoi on doit se justifier alors que l'homme vit le célibat le plus normalement du monde», dit Nadia, 38 ans, enseignante. «Mais il n'est pas toujours facile de convaincre la société de ce choix», estime-t-elle. «Il faut que les gens comprennent que j'ai fait passer ma carrière en premier. C'est un choix que j'ai fait en connaissance de cause», dit Lamia, 40 ans, sage-femme. Chez les hommes, la situation n'est pas bien différente mais ils résistent à la pression.
«À chaque fois que je rentre à la maison, ma mère me relance sur son sujet favori : me voir marié et père de famille avant de mourir. J'ai beau lui expliquer que je ne le veux pas, elle insiste tellement que je finis toujours par lui dire que je vais réfléchir», nous raconte Hamid, électricien. En Algérie, cette tendance de rester célibataire n'a pris de l'ampleur que depuis une quinzaine d'années.
Les raisons de cette mutation sont nombreuses dont l'occidentalisation de la société algérienne à travers l'ouverture sur les médias étrangers et les émissions qu'ils diffusent sur le mode de vie et de relations sociales «qui ont séduit nos intellectuels à la recherche davantage de liberté et d'indépendance», soulignent des analystes.
Le facteur culturel joue aussi un rôle essentiel. En effet, les choses se sont améliorées et il est loin le temps où la femme subissait, sans réagir, le mariage forcé. Une tradition aujourd'hui quasiment révolue, en particulier dans les grandes villes.