Algérie

Quand le bâtiment ne va plus...



Valeur refuge jusque-là, le marché de l'immobilier est en train de faire une plongée inégalée avec une baisse de plus de 20% du prix de vente des logements neufs comme anciens. Si la nouvelle situation du marché peut réjouir certains, surtout en quête d'un toit décent, le marché risque de déprimer avec un effet domino sur tout le secteur du bâtiment dont l'on dit que quand il va, tout va avec lui. Les spécialistes du domaine, à l'image de la fédération nationale des agences immobilières, avancent l'argument de la stagnation de l'investissement, la baisse des transactions et l'absence de flux de trésorerie, principalement à cause de la crise de liquidités.La situation épidémique et la suspension du trafic aérien et maritime sont également mises en cause dans la récession du marché de l'immobilier. Mais en vérité c'est la baisse de la demande, constatée depuis plusieurs années déjà, qui a tiré vers le bas les prix des logements, quand on sait qu'un appartement F4 a atteint jusqu'à la modique somme de 6 milliards sur la place d'Alger. La construction, aux frais de l'Etat, de centaines de milliers de logements de type public locatif semble également expliquer la tendance baissière des prix de vente de logements, un phénomène constaté dans plusieurs grandes villes du pays. Le même pessimisme est constaté chez les notaires qui ont vu leurs chiffres d'affaires plonger depuis 2019, à cause de la conjoncture politique particulière que vit le pays depuis deux années, une situation aggravée par l'apparition de la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement qui s'ensuivirent.
Pour tenter de réguler un marché, spéculatif par nature, qui est celui du logement, les promoteurs se montrent favorables à la formule de la location plutôt que la propriété pour éviter au marché de s'effondrer. Le nombre d'agents immobilier a baissé de plus de la moitié depuis 2009, principalement en raison de la difficulté pour le marché immobilier à s'autoréguler, mais aussi et surtout à cause de leur incapacité à s'adapter au décret N°09-18 fixant la réglementation relative à l'exercice de la profession d'agent immobilier.
La part du lion des transferts sociaux va au secteur du logement, une politique qui devient insupportable pour les pouvoirs publics qui doivent réfléchir à de nouvelles formules, comme le marché locatif à des prix soutenus pour desserrer l'étau et faire économiser un argent fou au Trésor public.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)