Algérie

Quand le baril prend de court l'Algérie



Quand le baril prend de court l'Algérie
Les déclarations officielles sont encore rassurantes. Partenaires sociaux (Union des travailleurs algériens, patronat...) et gouvernement minimisent la «casse» qui se profile. Elle pourrait pourtant avoir l'effet d'un tsunami.Le baril de la mer du Nord est tombé à moins de 52 dollars hier à Londres. Son niveau le plus bas depuis le 1er mai 2009. A New York, il s'est enfoncé sous les 49 dollars son plus bas niveau depuis le 27 avril 2009.«Les cours du pétrole ont commencé la nouvelle année de manière désastreuse», notaient les analystes de «Commerzbank» qui soulignaient qu' «il y a peu de raisons de croire pour le moment que la chute des prix du pétrole va s'arrêter».La tempête arrive. L'Algérie n'a pas encore sorti son parapluie pour éviter la douche...froide. Il y a, certes, ces «bas de laine» qu'elle s'est constitués grâce à des prix du pétrole historiquement élevés.Le Fonds de régulation des recettes et les 193 milliards de dollars de réserves de change. Ils doivent nous permettre de tenir le coup pendant quelque 36 mois, nous dit-on. Et si le siège venait à durer plus longtemps' Il serait dommage de dilapider un tel pactole en moins de temps que celui qui lui a été consacré pour le constituer.Le baril semble, encore une fois, prendre de court l'Algérie. Elle qui a affronté des crises pétrolières dévastatrices connaît pourtant la musique. Rappels. La crise asiatique de 1987 avait provoqué une chute des cours de l'or noir qui ont enfoncé le baril sous la barre des 10 dollars. Cela s'est traduit par deux plans drastiques de rééchelonnements imposés par le FMI (Fonds monétaire international) à l'Algérie qui s'est retrouvée pratiquement en situation de non-solvabilité accompagnée de fermetures d'usines, de licenciements massifs, de pénuries...Un traumatisme! Les leçons n'ont pas été retenues.«L'histoire des membres de l'Opep est terrible: aucun d'eux n'a vraiment réussi à diversifier son économie...», faisait remarquer Philippe Chalmin, spécialiste des marchés mondiaux de matières premières, dans une interview publiée le 24 décembre 1998 par l'hebdomadaire français L'Express. Un objectif que l'Algérie n'a pu réaliser.Le syndrome a «pointé» de nouveau le bout de son nez en 2008, suite à la crise dite des «sub-primes» qui a pris corps aux Etats-Unis et qui s'est transformée en crise financière mondiale. Les prix du pétrole qui avaient établi un record historique en franchissant la barre des 147 dollars vers la mi-juillet 2008 se sont effondrés pour afficher moins de 34 dollars au mois de décembre de la même année. Ce qui a conduit l'Opep à réduire sa production de 4,2 millions de barils par jour en l'espace de trois mois (500.000 barils en septembre, 1,5 mbj en octobre et 2,2 mbj en décembre). Depuis la mi-juin à ce jour le baril a perdu plus de 50% de sa valeur pour toucher ses niveaux les plus bas depuis plus de cinq ans et demi. Hier, vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 52,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de lundi.En début de matinée, il est tombé à son plus bas niveau depuis le 1er mai 2009, à 51,23 dollars. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance perdait 98 cents à 49,06 dollars. Vers 09h40, la référence américaine du brut a atteint son plus bas niveau depuis le 27 avril 2009, à 48,49 dollars le baril. L'Opep a décidé de laisser filer les prix. Une décision que certains de ses membres (Le Venezuela, l'Iran...) sont en train de payer cher. L'étau se resserre sur l'Algérie. Les déclarations officielles sont cependant rassurantes. Partenaires sociaux (Union des travailleurs algériens, patronat...) et gouvernement minimisent la «casse» qui se profile. Elle pourrait, pourtant, avoir l'effet d'un tsunami...




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