Algérie

Quand la technologie défie le handicap



Quand la technologie défie le handicap
«Oh, comme je serais heureux si mes oreilles étaient en bon état», a dit Beethoven en 1801. Bien qu'il n'existait pas de spécialistes en surdité à cette époque, l'artiste a gravé son nom de maestro et de monument de la musique classique dans les annales de l'Histoire. On imagine alors ce qu'il serait devenu si des outils de dépistage des pertes auditives étaient disponibles 'L'oreille permet à l'homme d'avoir une ouverture sur le monde extérieur par l'intermédiaire des vibrations sonores. Les différents organes qui constituent l'oreille peuvent être endommagés, ce qui explique les différentes pertes auditives, dont le cas ultime est la surdité. Au centre du développement des technologies avancées (CDTA), Fayçal Ykhlaf et son équipe travaillant sur le traitement du signal et applications médicales de la division architecture des systèmes et multimédia, ont franchi une autre étape du développement technologique. Il s'agit de la conception d'un audiomètre virtuel. «L'audiomètre est un appareil employé par les spécialistes et praticiens des services ORL des hôpitaux pour la mesure de la déficience de l'acuité auditive chez un patient», déclare Fayçal Ykhlef.L'objectif principal de ce projet est la conception d'un audiomètre virtuel sur PC (version software) capable de mesurer l'acuité auditive, comparable à celle obtenue par des audiomètres classiques. L'évaluation du logiciel a été faite par des tests pratiques d'audition sur des patients sains et d'autres malentendants au niveau du service ORL de l'hôpital de Beni Messous. «Cet audiomètre conçu par les ingénieurs du CDTA a donné de bons résultats en comparaison aux audiomètres classiques sur le plan matériel et offre d'importantes possibilités de gestion informatique», ajoute-t-il.L'idée principale de ce système est de faire des tests tonals. Pour réaliser ces tests, les chercheurs commencent par envoyer un ensemble de fréquences bien déterminées. «On varie l'intensité en décibels (dB) afin de connaître le seuil d'audition pour obtenir au final une courbe auditive qu'on nomme audiogramme», explique M. Ykhlef en ajoutant que ce logiciel est exploité par des médecins pour l'aide au diagnostic des troubles auditifs. Cet outil est conçu pour la perception des fréquences tonales. Notons que l'oreille supporte des sons allant de 0 à 120 dB environ. Mais qu'à partir de 85 dB, des dégâts peuvent apparaître en fonction de la durée d'exposition au son. Notre oreille perçoit habituellement des sons dont la fréquence se situe entre 20 et 20 000 Hz.Cela dit, on teste classiquement les fréquences entre 125 et 8000 Hz. Rappelons que celles de la parole se situent entre 70 et 4000 Hz. Le chercheur nous apprend qu'une autre étude est en cours. Celle-ci a pour objectif l'élaboration d'un système basé sur l'utilisation de certains tests pour un ensemble de paramètres effectués sur le signal vocal lui-même. «Le signal vocal n'a pas été abordé dans le projet passé qui été basé uniquement sur la variation de l'intensité des fréquences tonales». Le but de ce système est de diversifier la variation des tons de la parole qui joue sur l'intelligibilité et la perception du signal vocal. Ces paramètres sont divisés en 3 types essentiels.Paramètres du signal vocalLe premier type consiste à analyser les fréquences du signal vocal, entre autres la fréquence du larynx et celles formantiques du signal vocal. Le deuxième type comprend l'étude de la vitesse des locutions du signal vocal. «Chaque individu a une certaine attitude du parlé, c'est-à-dire qu'il peut parler d'une manière rapide ou lente», développe M. Ykhlef. L'intelligibilité du signal vocal a une relation directe avec la vitesse des locutions. «Nous essayons de varier la vitesse du signal vocal pour pouvoir détecter si le patient rencontre des problèmes ou pas». Le troisième type inclut l'énergie de la voix. En clair, il s'agit de son volume. C'est-à-dire en augmentant le volume de la voix, le récepteur entendra et comprendra plus facilement la parole. «Tester la variation de ces paramètres sur l'intelligibilité et la compréhension du signal vocal a pour objectif d'aider les malentendants en diagnostiquant au plus près les troubles auditifs», conclut Fayçal Ykhlef.L'audiométrie virtuelle devrait permettre d'apprécier le niveau de compréhension des mots, en faisant aussi participer le cerveau. Cet objectif est le but de nos chercheurs du CDTA qui le voient maintenant tel une lumière du soleil sur la cour des miracles. Ce rêve, une fois abouti, permettra enfin aux malentendants d'avoir ce privilège pourtant commun de rentrer dans le monde du son.




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