Algérie

quand la mer est jaune Bouziane Benachour présente Rassi ou rassek



Rassi ou rassek («Tête-à-tête») est le titre du nouveau texte écrit par le dramaturge, romancier et journaliste, Bouziane Benachour.
Il a été lu et débattu, lundi, au Théâtre régional Azzeddine Medjoubi, à Annaba, à la faveur du deuxième Festival national du théâtre féminin. «La scène s'ouvre sur un homme fortement perturbé et nu qui ne sait pas où il est et comment il est arrivé là. Il fait la rencontre de Khelifa, le premier personnage. Le deuxième personnage s'appelle Yamaha, du nom de ce supporter du CR Belcourt, assassiné par les terroristes. Je voulais lui rendre hommage. Yamaha dit dans la pièce : Où suis-je ', Où sont mes habits . Khelifa, qui revenait de montagne avec un appareil photo, lui demande de se clamer. Tu es revenu à la vie après ta mort . Yamaha réplique : Je suis revenu de là-bas ' Moi, je pars là-bas , reprend Khelifa», a lu Bouziane Benachour.
Le texte, composé de 28 pages, est écrit en arabe dialectal. Le dialogue entre Khelifa et Yamaha va s'approfondir. Khelifa apprend que Yamaha a enlevé sa fiancée qui allait être mariée de force à un vieux fortuné. «Cela s'est passé à l'époque de la sécheresse. Le père de ma fiancée, qui était danseuse, était obligé de vendre sa fille. Je me suis endormi depuis. Je dois retourner voir ma fiancée», raconte Yamaha. «Ta fiancée est morte. Elle t'a trop attendu. Je veux partir. Mais où ' La route est barrée», répond Khelifa. Yamaha et Khelifa parlent de la couleur de la mer. «La mer est jaune ! Je veux partir», crie Yamaha. «Tu ne partiras que lorsqu'on sera sûr de la couleur de la mer», réplique son vis-à-vis. Les deux hommes vont se quereller sur la couleur du clignotant posé sur les barrières : Vert ! Rouge ! «Les gens vont se libérer le jour où la route sera ouverte», lance l'un d'eux.
Bouziane Benachour, qui n'aime pas trop le réalisme, a choisi donc la dureté, le symbolisme, l'abstrait et la lucidité pour raconter tout ce qui traverse la société algérienne comme tourments, crises, contradictions, malheurs et douleurs. C'est une réflexion en poste avancé sur le terrain de l'analyse critique de l'ordre établi. Qu'est-ce qui peut habiller l'homme et qu'est-ce qui peut le dévêtir ' Le conflit, presque permanent, n'a-t-il pas été une constante dans la quête identitaire sur les terres nord-africaines ' «L'humain est pour moi le début et la fin. J'adore le théâtre venu après 1945 et j'aime le répertoire de Ionesco. C'est le dramaturge qui a le mieux évoqué l'Homme, dans le sens philosophique du terme», a soutenu Bouziane Benachour lors du débat d'après la lecture. Bouziane Benachour est auteur de plusieurs autres pièces : Mara, mara, Khroub bladi, Ness mechria...


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