En attendant l?adoption du projet portant amendement du code de la famille - il sera examiné aujourd?hui en Conseil des ministres -, les Algériennes continuent de vivre sous les coups de boutoir d?une législation qui, non seulement ne prend pas en considération les principes d?égalité et de justice, mais aussi entretient l?atavisme d?une société patriarcale, dont l?impedimenta accable la femme. Contrairement aux nouvelles dispositions introduites à la faveur de la révision, en 2004, du code pénal qui qualifient de crimes ou de délits certains aspects de la violence, les mesures discriminatoires du code de la famille, promulgué à l?époque du parti et de la pensée uniques, soit en 1984, donnent toujours à l?homme un pouvoir discrétionnaire. Ce dispositif, qui consacre sur tous les plans le privilège de masculinité, a longtemps favorisé et légitimé, d?une façon ou d?une autre, la violence à l?encontre des femmes. Parmi les injustices consacrées par le code de la famille actuellement en vigueur, figurent, entre autres, les inégalités devant l?héritage qui privent chaque année des milliers de femmes d?une partie des patrimoines familiaux. Passons les points liés à la polygamie et au tutorat, qui sont une autre forme de violence, le même code a décrété que dans les cas de divorce ou de répudiation, le logement familial revient à l?homme même quand la femme assure la garde des enfants ! Les inconséquences de cette aberration ont engendré un véritable drame social en Algérie, en témoignent les conclusions de l?enquête nationale sur les violences à l?encontre des femmes pour l?année 2004. Il est vrai que les chiffres avancés dans ce rapport d?enquête font ressortir une nette amélioration par rapport aux années précédentes ; néanmoins, la violence continue de faire des victimes. Cette courbe descendante des cas de violence contre les femmes n?est due, en partie, qu?à la mise en place d?un dispositif législatif plus répressif. La révision du code de la famille, de façon à permettre à la femme de jouir de tous ses droits, sera dès lors un rempart contre les tentations phallocrates des tenants du conservatisme. L?Etat se doit également de développer les structures d?accueil à même de prendre en charge les femmes victimes de la brutalité masculine.
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Posté Le : 22/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Benchabane A.
Source : www.elwatan.com