Algérie

Quand la Covid-19 accentue les signes de la pauvreté



Des mois sans ressources et sans possibilités d'embauche dans des secteurs jusque-là pourvoyeurs d'emplois dans l'informel, plusieurs pères de famille sont dans le besoin à Souk Ahras. Hatem Medjani est un quadragénaire et père de deux enfants qui souffre en silence depuis des mois.Aux premières mesures de confinement adoptées lors de la première vague du Covid-19, son patron, propriétaire d'un café, l'invita à quitter les lieux pour cause de fermeture de son commerce. Il ira quand même exercer d'autres petits métiers pour subvenir aux besoins de sa famille. «Aucune aide n'a été apportée par une quelconque entité responsable et ma situation sociale ne fait qu'empirer chaque jour un peu plus.
En plus des autres charges, telles que les factures de gaz et d'électricité, les redevances de la consommation d'eau et le loyer, mes deux enfants ne mangent pas à leur faim et se rendent à l'école sans fournitures scolaires», a-t-il déclaré. Il vient d'adresser, en ultime recours, une lettre au wali de Souk Ahras dans laquelle il interpelle les pouvoirs publics.
Pour Kamel S., un chauffeur de taxi, qui exerçait comme doubleur, les temps tournent vers le pire depuis des mois. «J'ai perdu mon travail, car le propriétaire du véhicule qui me servait de gagne-pain a décidé de mettre fin à son activité. Depuis je n'arrive toujours pas à nourrir les huit âmes qui sont à ma charge», a-t-il affirmé.
La situation n'est pas meilleure dans les secteurs du bâtiment et des autres circuits pourvoyeurs de travail, le secteur public compris. «Nous sommes des centaines à attendre la régularisation de notre situation professionnelle, nous qui trimons depuis une décennie pour un salaire de misère», a critiqué un jeune employé dans le cadre du DAIP (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle), qui se dit outré par l'exploitation dont il est victime lui et ses compagnons.
Avec un investissement productif timide et un blocage tous azimuts du recrutement, Souk Ahras, dont les signes de paupérisation sont déjà perceptibles, connaîtra une recrudescence du taux de chômage dans un avenir très proche, selon quelques acteurs de la société civile.
En zones rurales et surtout dans les communes de la bande frontalière, c'est la contrebande qui fait des émules parmi les chômeurs de la région.
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