Laflambée des prix des produits alimentaires, consécutive à la hausse de ceux desmatières premières sur les marchés internationaux, a des répercussionspolitiques et sociales de plus ou moindre ampleur et gravité dans les paysaffectés, selon leur degré de dépendance vis-à-vis de ces marchés.Dansles pays riches, ou dont la production agricole nationale couvre les besoins defaçon substantielle, il est évident que les retombées de l'envolée des prixsont plus aisément maîtrisables et de moindre dommage pour le pouvoir d'achatdes consommateurs. C'est une tout autre affaire à laquelle sont confrontés lespays pauvres ou dont la production agricole est trop faible. Dans ces pays, elleprend l'allure d'un catastrophe qui met en danger lapaix sociale et leur stabilité.L'Algérieest dans ce second cas de figure. Elle n'est pas par conséquent à l'abri d'uneexplosion sociale dont le déclencheur sera l'impossibilité des ménages à faireface au coût du panier quotidien. Les autorités n'ont pas vu venir la tempêteou pour le moins minimisé son amplitude. Quand elles en ont pris conscience, toutce qu'elles ont pu faire, c'est de soutenir les aides publiques pour desproduits de première nécessité (lait et pain). Ce qu'elles n'auraient même paspu faire si par malheur le pays n'avait pas eu la chance de compter sur unmatelas substantiel de devises.Cettemesure prise dans l'urgence, outre qu'elle ne suffit pas à enrayer les effetspervers de l'inflation sur le panier des ménagères, ne prépare nullement lepays à se prémunir contre d'autres flambées à venir.Ilfaut croire qu'il y a enfin prise de conscience que face à des situations de cegenre, le pays doit compter sur ses propres capacités et ressources. C'est entout cas ce qui ressort des orientations fixées par le Conseil des ministres, réunismercredi, qui a consacré une partie de ses travaux à l'évaluation de lapolitique agricole nationale. Il a été en effet décidé que cette politique àmoyen et long termes va désormais reposer sur septaxes stratégiques, dont le premier consistera à renforcer la sécuritéalimentaire du pays en donnant la priorité aux produits alimentaires de base.Sile Conseil des ministres s'est décidé à fixer ce cap stratégique à la politiquenationale agricole, c'est qu'il s'est fait à l'évidence que celui suivi jusque-làpar le secteur agricole n'a pas eu les effets positifs dont il est crédité parles responsables de sa tutelle. Le défi auquel l'Algérie est confrontéeconsiste pour elle à réduire au maximum sa dépendance alimentaire à l'égard del'étranger. Ce qui n'est pas hors de sa portée si pouvoirs publics etproducteurs coopèrent dans un partenariat qui prenneen compte en même temps et les intérêts particuliers de ces derniers et ceuxstratégiques de la Nation. Ily a là une urgence dont la prise à bras le corps est un impératif vital de larésolution duquel dépend en partie l'avenir du pays.
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Posté Le : 01/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com