Algérie

Quand l'Europe sombre dans l'immoralité



Quand l'Europe sombre dans l'immoralité
Scandales et incontinences éclaboussent les dirigeants, à tous les niveaux, et finissent par discréditer toute la classe politique aux yeux de l'opinion publique.
Pendant que les tenants de la bien-pensance occidentale continuent à répandre leur théorie sur les vertus de leur civilisation et clament leur volonté «désintéressée» de démocratiser le monde ' à l'occasion notamment des soulèvements qui déchirent depuis quelques mois le monde arabe ', de nombreux pays européens sont eux-mêmes en proie à de graves dérives morales et politiques, qui dénotent une déliquescence inédite dans ce qui fonde même l'esprit de la démocratie et de l'éthique politique. Scandales et incontinences éclaboussent les dirigeants, à tous les niveaux, et finissent par discréditer toute la classe politique aux yeux de l'opinion publique. Au moins trois chefs d'exécutif sont aujourd'hui dans la tourmente. Le plus retentissant, et le plus actuel, est celui du meurtre du journaliste britannique qui a révélé l'affaire des écoutes téléphoniques du groupe Murdoch. Le Premier ministre, David Cameron, qui avait redonné de l'espoir et essayé d'apporter un nouveau style de gouvernance, se trouve ainsi directement souillé par ce double crime et voit sa popularité descendre au plus bas dans les sondages. Selon les observateurs, il aurait très peu de chances d'y survivre. L'affaire promet des rebondissements dans les prochains jours, avec des incidences insoupçonnées sur l'avenir du magnat australien et de tout le système médiatique qui est aux mains d'un cartel de patrons souvent liés aux décideurs politiques. D'ailleurs, l'opposition travailliste, qui, dans le sillage de son leader Ed Miliband, lui reproche des liens trop étroits avec l'empire médiatique de Rupert Murdoch et une erreur de jugement en 2007 lors de sa décision d'embaucher un ancien rédacteur en chef de News of the World comme responsable de sa communication. L'annonce de la disparition de ce journal, il y a une semaine, avait donné le ton. Sarkozy, l'incorrigible En France, les scandales financiers ont accompagné tout le mandat de Nicolas Sarkozy : depuis l'affaire Clearstrem, et ses démêlées avec l'ancien Premier ministre, Dominique De Villepin, puis l'affaire de la vente d'armes au Pakistan qui remonte à chaque fois à la surface, suivie de l'affaire Chirac, sans compter les scandales personnels : divorce, remariage, affaire de népotisme relative à la cooptation de son fil, vacances controversées en Egypte dès son élection, celle de sa ministre des Affaires étrangères en Tunisie qui a ébranlé l'image de son gouvernement' La dernière en date, les mésaventures de l'ex- directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn à New York, achève de discréditer tout le personnel politique français. L'on est à se demander comment Sarkozy a pu survivre à tant de bourrasques. A cela s'ajoute les affres de la crise financière qui met la France dans une situation de désespoir et l'amène jusqu'à provoquer des guerres de type néocoloniales, dans l'espoir de conquérir de nouveaux marchés dans les pays du Sud. La célérité et l'impertinence avec lesquelles le gouvernement français s'est impliqué dans le conflit libyen en sont des signes clairs. L'immoralité érigée en système Autre pays en difficulté, l'Italie. Voilà un pays qui frise la banqueroute, et classé, comme la France d'ailleurs, dans la zone des économies faibles (avec les PIGS : Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) contre les trois pays forts (Allemagne, Autriche et Pays-Bas), et contraint à une politique d'austérité drastique qui pénalise une société habituée à un certain rythme de consommation. Cela dit, l'Italie est l'exemple type de pays où austérité et ultralibéralisme ne se neutralisent pas. Son Premier ministre, Sylvio Berlusconi, exemple notoire d'incontinence, cumule les scandales et n'a jamais été un jour inquiété par aucune enquête judiciaire, et, politiquement, arrive toujours à rebondir, grâce à ses relais politico-mafieux et médiatiques. Un pays qui est prêt à pactiser avec le diable ' n'a-t-il pas marché avec Kadhafi, avant de se retourner contre lui ' Il se trouve, étrangement, que la Grande-Bretagne, la France et l'Italie sont tous les trois à l'avant-garde de la guerre en Libye.


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