Algérie

Quand l'eau vient à manquer



En ces temps de disette et de grande chaleur, où chaque litre d'eau qui coule du robinet vaut cher, tous les moyens sont bons pour avoir sa ration journalière du précieux liquide. Cette pénurie d'eau potable, annoncée et assumée par les services de la Société des Eaux et de l'Assainissement d'Oran (SEOR), sans pour autant qu'ils présentent des solutions de rechange, devient, au fur et à mesure que le mercure monte, de plus en plus difficile à supporter.

La SEOR avait, en effet, annoncé dernièrement un déficit en ressources en eau, cet été, de près de 50 %. Ceci représente un manque d'approvisionnement en eau potable de plus de 170.000 m3/jour. Contrairement aux années précédentes, il n'y aura pas cette année d'apport «spécial été» à partir des barrages de Gargar et de Beni-Bahdel», dont les niveaux actuels de remplissage sont qualifiés de «critiques» à cause de la sécheresse. Un faible quota de 180.000 m3/jour, consacré habituellement pour l'alimentation en eau potable des 26 communes de la wilaya d'Oran en basse saison, est donc maintenu pour l'été en dépit du fait que les besoins de cette période de fortes températures et de forts tirages de consommation, nécessitent un quota minimum de 350.000 m3/jour.

Les plus touchés par cette crise, les abonnés habitants les étages supérieurs. Ces derniers subissent de plein fouet les problèmes de pression résultant à la fois des forts tirages de consommation et d'une balance largement négative entre l'offre et la demande. C'est le cas de cette mère de foyer habitant au quatrième étage de la cité des 1.500 Logements à l'USTO qui, découragée par cette quête d'eau qu'elle livre quotidiennement dès qu'elle rentre du travail, a jugé utile de signaler son cas aux services de la SEOR. «On ne peut rien faire pour vous, madame. Il y a un manque de disponibilité d'eau», lui répond-on.

Autrement dit, l'eau est disponible mais pas pour tout le monde, ce qui n'est pas sans créer des tensions parfois entre voisins du même palier.

Même si les gens sont livrés à eux-mêmes, certains, plus solidaires, et moins individualistes, tentent de trouver des moyens plus efficaces pour atténuer le plus possible les effets négatifs de cette crise. C'est dans cet état d'esprit que certains abonnés ont pris l'initiative de refaire les colonnes montantes dont l'état vétuste ne permet pas une circulation optimale de l'eau. Ce sont généralement des tuyauteries très anciennes datant d'au moins vingt ans. En plus, ce sont des tuyaux galvanisés, donc plus à même à retenir le calcaire et autres sédiments qui, par le temps, se solidifient réduisant jour après jour le diamètre de passage de l'eau. Ces tuyaux en métal sont remplacés par d'autres en PVC blanc assez résistant et qui possèdent vraisemblablement la vertu de ne pas garder le calcaire. D'autres, moins altruistes, optent pour des solutions radicales : des réservoirs personnels connectés à des pompes électriques pour tirer l'eau. Seul défaut, c'est que ce système, utilisé en toute impunité, accentue encore plus la crise pour les autres abonnés. «Doit-on tous se doter de réservoirs et de pompes ou doit-on tout simplement interdire le recours à ce système ?», s'interrogent plus d'un.

D'autres abonnés font, en revanche, revivre de vieilles habitudes : faire appel à des colporteurs d'eau, une ou deux fois par semaines.

L'été s'annonce donc très dur pour les Oranais.






Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)