Vous avez jusqu'à la fin de la semaine pour découvrir ces objets d'art, aussi bien insolites, beaux, que rarissimes qu'abrite le Musé de la rue Ben M'hidi.
Une fois n'est pas coutume, le Musée d'art moderne et contemporain (Mama) abrite actuellement et jusqu'à la fin de la semaine, une superbe exposition. D'ailleurs, c'est fort de son succès que la direction du musé a décidé de la prolonger jusqu'au 18 avril. Son nom' Le Cabinet de curiosités.
Un nom bien étrange qui sonne comme l'antre fantastique de Ali Baba. En effet, déployée sur deux étages, cette expo, qui donne le tournis car hétéroclite, est en fait l'oeuvre provenant de la collection de maître Salim Becha qui l'a offerte gracieusement au Musé pour faire profiter les amateurs d'objets d'art insolites en tout genre de ce trésor inestimable. Comme l'explique le directeur du musée, M.Mohammed Djehiche «le Cabinet de curiosités était un lieu où des objets collectionnés avec un certain goût pour l'hétéroclisme et l'inédit, étaient entreposés et exposés par les aristocrates, les savants et les amateurs d'art, en amassant les objets les plus bizarres, ces collectionneurs avaient la sensation de pouvoir saisir, de surprendre et de comprendre le processus de création du monde. On y trouvait couramment des médailles, pierres gravées, antiquités, statuettes, vases et objets de culte, de nombreuses trouvailles archéologiques, des objets d'histoire naturelle (des animaux empaillés, des insectes séchés, des coquillages, des squelettes, des carapaces, des herbiers, des fossiles...) ou des oeuvres d'art..» En réalité, nous apprend-on, c'est dans la Renaissance que les cabinets de curiosités ont apparu puis disparus durant le XIXe siècle, cédant la place à des institutions officielles et des collections privées. «Maître Salim Becha a rassemblé, lors de ses périples à l'étranger, d'importantes collections dans une atmosphère de cabinet de curiosités, destinées à tous les amateurs de la nature et des arts.
L'univers de Maître Salim Becha, d'un éclectisme sélectif et d'une joyeuse audace, incite au rêve, à la curiosité, aux découvertes. Il est conçu, avec assez d'originalité pour susciter un regard curieux, sustenté d'une alchimie entre design et antiquités, Orient et Occident, objets du quotidien et oeuvres d'artistes, primitif et contemporanéité.
Un entrelac sans choc des civilisations, des époques, du futile et du hautement historique, de l'artistique et du pratique» poursuit M. Djehich.
Cette exposition qui vaut vraiment le détour est, en effet, bien riche par les différents objets qu'elle recèle et propose entre peinture (Issiakhem, Boukahtem, Farès, André Masson...), de la calligraphie, notamment de Mohamed Racim et autres calligraphies arabes (versets coraniques) des plus originales, de la miniature de Hossein Fallahi, Ali Kerbouche entre autres, mais aussi de splendides manuscrits dont un vieux livre sur l'astronomie, le Coran (calligraphie Nashki, décorée avec des feuilles d'or), l'exégèse du Coran, d'Ali El Wahidi, dans son volume III, de la céramique dont une déclinée notamment en terre cuite à glaçure bleue de l'Asie mineure, et datant de l'Empire Seldjoukide (XIe-XIIIe siècles après J.-C.), une statuette en terre cuite, représentant une femme assise, ayant les bras levés et le torse nu et portant une coiffe haute et des boucles d'oreilles, en provenance pour sa part du Mexique, des lampes à huile en terre cuite, un amphore et jarre en terre cuite, sans oublier un vase rituel anthropomorphe représentant les bustes d'un personnage portant deux autres personnages de part et d'autre, de la tribu Manbila du Nigeria.
On distinguera aussi dans cette belle expo différents objets en cuivre, notamment cette coupe avec couvercle, aux motifs géométriques, floraux et d'animaux.. des ciseaux décorés aux motifs floraux en doré sur l'ensemble de l'objet ainsi qu'à l'intérieur des lames, des statuettes en cuivre. Etc. D'autres objets insolites ornementent cette expo comme ce bracelet néolithique, ces papillons, ces pierres, dont ce fragment d'une fresque égyptienne, un sceau en jade surmonté d'une sculpture, des poissons fossiles, des armes diverses (sabre, pistolet et son étui, un fusil de chasse, des objets en bois dont un acte de mariage berbère sur bois, des statuettes africaines et masques, d'autres statuettes en bronze cette fois, des miroirs antiques, des vieux médaillons dont un du roi de France, du mobilier, des pièces de monnaie, dont certaines remontent à l'Empire byzantin, d'autres de la Grèce antique, de la monnaie abbasside ou encore du dirham almohade, en argent. Ce qui frappe le regard, toutefois, en entrant dans le musée est ce foisonnement de tapis multicolores, du tapis algérien ou turc datant jusqu'à l'époque ottomane.
Pour finir, on n'omettra pas de signaler ces très beaux textiles dont cette tenue d'empereur chinois, brodée sur soie ou encore cette tenue de princesse ottomane. Un véritable ravissement des yeux. De véritables et sublimes oeuvres d'art d'une collection à découvrir absolument et en toute urgence pour les retardataires.
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Posté Le : 17/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com