Algérie

Quand l’ALN déjoue le plan de partition des Français-(La bataille de Hassi Ghambou - (Timimoun)



Quand l’ALN déjoue le plan de partition des Français-(La bataille de Hassi Ghambou - (Timimoun)
En décidant d’intensifier le combat libérateur, dans les régions sahariennes, l’ALN réussit à déjouer les plans de partition que le général De Gaulle s’apprêtait à concocter avec ses stratèges, depuis Paris.

Les appétits des milieux industriels sont voraces, le Sahara, on le sait déjà regorge de pétrole et de gaz et pourrait aussi servir de base pour les essais nucléaires français. Il n’y a pas que la bataille de Hassi Ghambou qui marque cette période mais toutes les régions du pays, de Laghouat à Tamanrasset, se rallièrent à cette stratégie des dirigeants de la Révolution. Elles méritent toutes d’être connues par les historiens et chercheurs d’une manière générale et les Algériens en particulier.
Le travail consiste à reprendre les écrits consacrés à cette bataille d’autant qu’il a fait l’objet, en raison de son importance, d’un film sur la base de témoignages de quelques survivants de cette bataille puisque l’essentiel des moudjahidine engagés étaient morts lors de l’affrontement de Hassi Ghambou, en plein désert en 1957. La bataille dura jusqu’au 21 novembre et se solda par la mort de 12 soldats français. Bigeard lui-même était appelé à la rescousse pour diriger les opérations.
Car c’est le 15 octobre 1957, que des méharistes, des soldats algériens intégrés dans l’armée française en Algérie, décident de déserter. Ils se retrouveront face aux paras de Bigeard dans « l’une des batailles les plus importantes durant la Guerre de libération en Algérie dans le Sahara ». Après leur désertion, dirigée par l’ALN, les méharistes ont attaqué un convoi de pétroliers à Tasselgha entre Timimoun et Ménéa. L’armée qui avait déployé plus de 1.500 hommes, avait eu recours à l’aviation et avait ouvert des camps de concentration pour isoler les populations nomades locales des combattants. Le groupe de méharistes, selon des témoignages était dirigé par un certain Belhachemi, originaire de la région et connaissant le désert comme sa poche. Mais son ambition lui sera fatale, car il voulait allait encore loin en lançant « un véritable maquis dans une région où la nature est le premier ennemi de l’homme ». Les 45 compagnons de Belhachemi, des martyrs, tous méharistes, seront le prix à payer pour marquer l’algérianité du Sahara, au grand dam des Conseillers du locataire de l’Elysée. Selon les archives de l’armée française, les méharistes étaient depuis plusieurs mois sous l’œil des responsables de l’A.L.N. Leur groupe était stationné entre Timimoun et El-Goléa, au lieu-dit Hassi Sakka. Ils désertent les rangs de l’Armée française en éliminant huit officiers et sous-officiers français qui les commandaient.
UNE GRANDE PANIQUE DANS LES MILIEUX PETROLIERS ET DANS LA PRESSE
Le 7 novembre, ils réapparaissent soudainement et « portent une attaque foudroyante contre le convoi d’une société pétrolière entre Timimoun et El-Goléa ». Les 5 légionnaires chargés de la protection de la base pétrolière surpris sont faits prisonniers. 7 ingénieurs de la société pétrolière et tous les ouvriers civils du camp sont eux aussi faits prisonniers. Les armes des militaires sont récupérées, du matériel et des approvisionnements sont saisis, les véhicules incendiés. Cette opération crée une grande panique dans les milieux pétroliers et dans la presse : Paris-Match rapporte : « Sahara : l’attaque de la colonne pétrole » - l’Echo d’Alger avertit : les « Compagnies de recherches pétrolières demandent la protection de l’Armée. Robert Lacoste décide d’une intervention pour éviter le pourrissement de la situation ».
On fait appel au sinistre lieutenant-colonel Bigeard et ses paras du 3e RPC. Ce dernier raconte qu’il avait reçu « un message urgent » du Général Salan qui lui dit : « Vous avez pleins pouvoirs ! Vous avez carte blanche ! Il faut créer le choc nécessaire ». Une vingtaine d’aéronefs et une douzaine d’hélicoptères sont mis à sa disposition. Pas moins de 1.570 parachutistes « parfaitement entraînés et équipés », des unités de la légion étrangère avec une multitude de véhicules de transport adaptés au milieu saharien, partent à la traque des guerriers du désert. Bigeard débarque à Timimoun pour superviser les opérations. Ce n’est pas simple, dira t-il dans ses mémoires. « Comment trouver ces déserteurs dans ces immensités désertiques hostiles, dans cet océan de dunes, avec une chaleur insupportable, les tempêtes de sable, le manque d’eau ? »


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