Né à Tlemcen, d’une mère judéo-berbère et d’un père d’origine catalane, Jean-Pierre Lledo n’a jamais considéré l’Algérie autrement que comme son pays. Il y a mené une carrière dans le documentaire jusqu’à ce qu’en 1993 il soit obligé de partir à la suite de graves menaces.
Depuis, il vit en région parisienne où il a consacré l’essentiel de son travail à des Algériens d’origine européenne – Lisette Vincent, le plasticien Denis Martinez – qui, comme lui, ont cru en une Algérie pluri-ethnique et en ont été rejetés.
Présenté en avant-première à Aix le 27 octobre, Un rêve algérien poursuit cette démarche. Personnage central : Henry Alleg, l’auteur de La Question, celui qui le premier a dénoncé la torture en Algérie. Un homme que les Algériens connaissent surtout parce qu’il a été, des années durant, le directeur du mythique Alger Républicain, seul journal anticolonialiste de toute la presse algérienne, suspendu de publication en 1957.
A la demande de Lledo, Henry Alleg a accepté de retourner en Algérie. Une Algérie qui l’avait déclaré persona non grata en 1965, quelques années à peine après cette indépendance pour laquelle il avait longuement milité, avant d’être arrêté et torturé par les paras de Massu.
A 85 ans, voilà donc Alleg à Alger, Cherchell, Constantine, Annaba, retrouvant un à un ses anciens camarades, ces “ vieux de la vieille ” qui ont partagé avec lui un grand rêve, celui d’une Algérie libre où Juifs, Pieds-noirs et Arabo-Berbères auraient pu vivre ensemble. Les visages usés, mais encore fiers, et parfois même malicieux, disent mieux que mille mots les avanies subies et les espoirs pas tout à fait morts. Pour ce qui est des rêves, on sait que certains sont obstinément récurrents…
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Posté Le : 23/09/2015
Posté par : patrimoinealgerie