Algérie

Quand il faut y aller...



Quand il faut y aller...
À elles deux, ces dispositions légales annoncent clairement, et il ne pourrait mieux l'être au regard d'une réalité qui crève les yeux depuis de nombreuses années, qu'il n'y aura pas de bousculade aux bureaux de vote le jour «J» pour la simple raison que nombreux sont les Algériens dont le lieu de résidence n'est plus le même pour des raisons aussi nombreuses et très souvent surréalistes, dont le déplacement massif de populations dans le cadre des opérations delogement, relogement...Les potentiels électeurs s'évitant volontiers le réflexe citoyen d'aller régulariser leur situation, si la démarche en question n'est pas imposée par une obligation plus terre-à-terre et en relation directe avec leur intérêt et confort personnels. A leur décharge l'inutilité, voire l'idée rébarbative d'aller faire la chaîne à hauteur du guichet d'une structure que les agents relevant de l'administration elle-même n'arrivent pas à identifier, le trouver enfin et y consacrer une matinée d'attente tout en étant exposé pour une raison établie ou futile à une fin de non recevoir et, dans le meilleur des cas, à une autre démarche qui consisterait à les diriger sur une autre destination encore plus contraignante.Le cercle vicieux en somme.Or, faire le poireau durant des heures dans de telles conditions, les jeunes choisiront, sans hésiter, de tuer le temps dans une rue marchande de la ville, s'usant les yeux à rêver sur les derniers nés de la téléphonie mobile ou tentant d'écouler un gadget jalousement protégé des regards dans la poche même, si par les temps qui courent ledit objet appartient désormais à la préhistoire. Et pour ce que pourraient leur rapporter des élections, même s'il s'agit, en vertu de l'article 6 du Code électoral, d'un devoir, d'aucuns se diront qu'ils ne sont pas prêts d'aller à Canossa.Les engagements des uns et des autres en ce sens, élections toutes natures confondues, ayant rarement été suivis d'effet.Cet univers particulier et tout autant essentiel qui changerait les prochaines élections comme il a graduellement et surtout grandement minimalisé celles qui ont déjà eu lieu est toujours ignoré ou sinon ne revient au bon souvenir des candidats que lorsque la nécessité l'impose.L'un de ces candidats considèrerait même qu'il serait «celui des jeunes» ajoutant «et des femmes». Vues de cette manière, les élections d'avril prochain ne se justifieraient même pas si ce dernier confirmait son intention de briguer la magistrature suprême eu égard au réservoir de voix des 75% de voix de jeunes et des 60% de femmes qui font l'Algérie. Quoiqu'il en soit, le sort en sera jeté dès le début de la semaine prochaine, les hommes politiques jusque-là restés dans une certaine réserve d'annoncer dans les 45 jours qui suivent la publication du décret présidentiel, la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel et enfin pour tous ceux de près ou de loin impliqués dans ce grand rendez-vous de ne plus naviguer à vue.Du moins jusqu'à ce que soit définitivement connus tous ceux qui ont décidé d'y aller. Et quand il faut y aller il faut y aller dans la mesure où il ne sera plus question de faire marche arrière, tout candidat n'étant plus autorisé au retrait (cf art. 141 du Code électoral). Et comme l'a immortalisé un auguste empereur : Alea jacta est.A. L.




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