Algérie

Quand Goudjil dément les islamistes



L'Algérie célèbre, aujourd'hui, le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération nationale ayant débouché sur le recouvrement, près de huit ans plus tard en juillet 1962, de son indépendance nationale.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un événement qui a fini par mettre fin à la longue nuit coloniale, ?uvre, pourtant, d'un groupuscule de cadres du mouvement national qui avait conclu qu'il était vain de poursuivre la démarche politique adoptée jusque-là et que l'option armée s'imposait d'elle-même. Ce qui ne fut pas une partie de plaisir, quand on se rappelle les réserves émises par bien de militants lors des préparatifs de ce fameux Novembre 1954 à minuit. Ce à quoi la légende Larbi Ben M'hidi répondit, lors de l'ultime réunion du fameux groupe des 22 : «Jetez la Révolution dans la rue et elle sera portée à bras-le-corps par tout le peuple.»
Ce qui sera le cas, avec l'adoption par les Algériens, dans leur quasi majorité, de cette option. Une révolution menée au nom de la seule et unique patrie, loin de toute autre empreinte, surtout pas religieuse, notamment. Ce que les porteurs de cette idéologie n'ont jamais avalé, eux qui étaient en marge de cette glorieuse page de l'histoire nationale qui s'écrivait à coup de sacrifices suprêmes avec des centaines de milliers d'Algériens tombés les armes à la main, quand d'autres traînent encore de nos jours les stigmates de la terrible et inhumaine torture que pratiquait la soldatesque coloniale française. Eux qui n'avaient rejoint le navire que bien après, suite aux bons offices menés par Abane Ramdane.
Et leurs tentatives de «rattraper» l'histoire furent vaines et dont la toute dernière fut le fameux slogan badissia-novembria lancé, pour rappel, au bout du quatrième ou cinquième vendredi du mouvement populaire du 22 février 2019. Un simple oxymore puisque alliant deux mots totalement contradictoires, avec lequel ses promoteurs ont tenté de surfer sur ce formidable sursaut citoyen à l'effet de contrer le courant novembriste et surtout soummamiste (en référence au congrès de la Soummam qui a conféré à la révolution de novembre une orientation, une organisation et un contenu politique) que l'on soupçonnait d'emprise sur cette «seconde révolution» comme d'aucuns qualifiaient le mouvement de février 2019. L'objectif d'imploser ce dernier figure également dans l'agenda des instigateurs de ce slogan qui a longtemps fait débat avant le tout dernier coup de grâce porté par le second homme de l'Etat.
C'était mercredi dernier à l'occasion d'une rencontre parlementaire organisée au Conseil de la Nation à l'occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Salah Goudjil a été direct dans son propos en taclant violemment les promoteurs de cette tentative de travestir l'histoire de la guerre de Libération nationale dont il fut l'un des acteurs. «Il n'est pas possible de lier le 1er novembre 1954 avec une quelconque autre chose. Il ne faut pas mentir à propos de l'histoire et l'enseigner à nos enfants. Novembre est novembre», a-t-il notamment et solennellement asséné.
Une solennité du propos émanant de surcroît du second personnage de l'Etat qui sonne comme une «fin de mission» pour un slogan qui a longtemps joué à la diversion pour pervertir des faits historiques pourtant «têtus». Encore que le courant qui le porte est toujours là, poursuivant de grignoter des portions et des espaces là où il le peut, via ses divers segments politiques, associatifs et autres «personnalités».
M. K.


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