Quand forces internes et étrangères ont partie liée

Le Président Bouteflika a surpris et étonné plus d'un enévoquant, de façon sibylline, la possibilité d'une inspiration venue del'étranger dans l'attentat-suicide de Batna qui visait initialement, àl'évidence, son cortège. Cela d'autant que pour l'opinion publique leresponsable clairement identifié de cet acte et des autres de même nature ayantendeuillé le pays, est le GSPC El-Qaida au Maghreb, donc un groupusculeterroriste dont «l'algérianité» n'est pas contestable.En faisant référence à cette possibilité, le Président n'apas émis un doute quant à l'identité des commanditaires et que l'objectif queceux-ci ont cherché à atteindre, rejoint celui que certaines capitalesétrangères et dirigeants étrangers voudraient voir se réaliser pour notre pays.Tous les attentats-suicides initiés par le GSPC etparticulièrement celui de Batna, ont visé à désorganiser l'Etat, pour que lepays replonge ainsi dans une situation de fragilité propice à son embrasementgénéralisé. C'est-là un scénario dont les «stratèges» de cette sinistreorganisation criminelle, ne sont pas les seuls à rêver la concrétisation.D'autres poursuivent le même but, soit pour le compte de forces intérieuresdont la survie est liée à l'état de fragilité du pays et de ses institutions,soit pour celui d'officines étrangères qui ont conclu que l'effondrement del'Algérie jouerait en faveur des intérêts stratégiques de leurs Etatsrespectifs dans la région.Ce n'est pas parce que la communauté internationale a, dansson ensemble, condamné les attentats-suicides dont notre pays a été le théâtre,qu'il faille écarter la piste suggérée par le Président Bouteflika. Quandl'intérêt du résiduel terroriste rejoint les perspectives que certainespuissances étrangères voudraient voir se réaliser en Algérie, la complicitéentre les uns et les autres est à, froidement, envisager.C'est cette conjonction d'intérêts, qui n'est pas à excluredans le contexte international actuel, qui a fait affirmer au PrésidentBouteflika que «les auteurs d'actes terroristes oeuvrent pour le compte decapitales étrangères et de dirigeants étrangers».Tout autant que par ses politiques, le pouvoir algérien asuscité contre lui, à l'intérieur, des oppositions dont certains segments nereculent devant aucune alliance, fût-elle avec les extrémistes intégristes duGSPC El-Qaïda au Maghreb. Il a, par de récentes prises de positions sur lefront économique et en politique étrangère, déçu et irrité des partenaires quin'ont aucun scrupule moral, idéologique ou autre à vouloir le ramener à la«raison», en contribuant, par des moyens inavouables, à son affaiblissement.Il est connu de tous que les Etats n'ont pas «d'amis», ilsn'ont que des intérêts. Un principe aussi vieux que le monde qui a servi dejustification aux crimes les plus abjects, à travers l'histoire. C'est se montrer«béotien» dans ses rapports au monde de croire qu'il ne vous sera pas appliqué,quand vous dérangez l'intérêt de l'un des Etats de la planète en situation dele faire.