Quand eloas se meurt au coin d'une vespasienne

Abandonnée sur une place publique du centre-ville de Oued Zenati, deuxième plus grande agglomération après le chef-lieu de la wilaya de Guelma, à quelques pas d'une vespasienne, Eloas, chef-?uvre reconnu et répertorié, du sculpteur Joseph Michel Pollet né en 1814 à Palerme (Italie), décédé à Paris en 1870, est réduite à sa plus simple expression de statut sans aucune valeur.Eloas, groupe angélique en marbre, bien qu'elle a résisté aux campagnes de démolitions d'après guerre de libération nationale ou elle n'a du son salut qu'à l'intervention de la population ainsi qu'à la décennie noire du terrorisme. «Il serait temps que cette sculpture retrouve ses lettres de noblesse sur cette place, ne ce resque pour la mise en valeur d'un butin de guerre chèrement acquis !», s'indignent des amoureux du premier art.En effet, comment il en serait autrement, pour cette sculpture de trois mètres de haut qui a séjourné dans le jardin du Luxembourg (Paris), puis à l'exposition des beaux arts du salon de 1869 pour ensuite être envoyée en Algérie, dans la ville de Oued Zénati ' Chargée d'histoire et de symbolique cette ?uvre sculpturale n'est autre qu'une inspiration tirée d'un poème d'Alfred de Vigny «Eloas ou la s?ur des Anges». L'ange de cette sculpture représente le diable mais sous des traits plus humains et la femme Eloas se veut une larme du christ attirée par les complaintes de l'ange d'échu.«En somme un antagonisme qui laisse libre cours à l'imaginaire des très rares personnes qui s'attardent au piedd'Eloas, ici à Oued Zenati», nous confie un Zénatien connaisseur.Notons enfin, que le sculpteur Joseph Michel Pollet a plusieurs sculptures et décorations extérieures exposées au palais du Louvre ainsi qu'à Versailles.