Algérie

Quand Elizabeth II évoquait le Traité d'amitié Algéro-Britannique de 1765 Une reine à l'hôpital Mustapha



Quand Elizabeth II évoquait le Traité d'amitié Algéro-Britannique de 1765 Une reine à l'hôpital Mustapha
Publié le 10.09.2022 dans le quotidien l’Expression
Par Chaabane Bensaci

Durant son séjour qui intervenait deux semaines après le séisme qui a ravagé la ville de Chlef, elle s'est rendue à l'hôpital Mustapha, au chevet d'enfants malades, ainsi qu'aux ruines de Tipaza.
Durant 7 décennies, la reine Elizabeth incarnait l'Empire britannique dans tout ce qu'il avait de chatoyant. Couronnée à 27 ans, elle a porté avec un certain stoïcisme une couronne trop lourde pour ses frêles épaules. Ses innombrables voyages partout dans le monde expliquent l'émotion et l'hommage unanime que celui-ci lui accorde, comme les drapeaux en berne à l'ONU ou la pluie de louanges aussi bien en Occident qu'en Russie, en Chine, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a décoré plus de 400 000 personnalités internationales subjuguées par sa bienveillante autorité et sa remarquable rigueur. Des quinze Premiers ministres britanniques qu'elle a vu passer, elle dira de Winston Churchill qui était impressionné par son attachement aux affaires de l'État et sa compétence qu'il «était le plus drôle». Légende vivante, la reine Elizabeth qui a découvert le continent africain en 1947 s'est rendue en visite officielle en Algérie, accompagné de son mari Phillip Mountbatten, du 25 au 28 octobre 1980. Venant de Tunis à bord de son yacht le Britania, la reine d'Angleterre a été accueillie en grande pompe par le président Chadli Bendjedid. Durant son séjour qui intervenait deux semaines après le séisme qui a ravagé la ville de Chlef, elle s'est rendue à l'hôpital Mustapha, au chevet d'enfants malades, ainsi qu'aux ruines de Tipaza. Elle avait alors, suprême considération, rappelé que les relations entre l'Empire britannique et l'Algérie ont été scellées par le Traité d'amitié de 1765, témoignant par-là même de l'importance et de la solidité des liens qui existaient entre les deux puissances de l'époque. Si le Royaume-Uni, membre de l'OTAN, n'a pas eu une politique favorable durant la guerre de Libération nationale, nombreux sont les pays membres de l'Union Jack - le Commonwealth - qui ont soutenu pleinement le peuple algérien et ses instances, notamment l'Inde, le Pakistan, les États du Golfe et d'autres. Dès son premier voyage en Afrique, Elizabeth II avait pris la mesure des tensions politiques en Rhodésie et en Afrique du Sud où elle ne reviendra qu'en...1995, signe évident de son rejet implicite de l'apartheid. Toute une vie de sacerdoce, ponctuée par des crises familiales successives et éprouvantes, n'a pas mis à bout de souffle cette souveraine hors du commun dont Margareth Thatcher, alors jeune militante du Parti conservateur dira espérer qu'elle « contribuera peut-être à mettre fin aux injustices dont sont victimes les femmes qui aspirent aux plus hautes fonctions». Chaque semaine, elle faisait le point avec les quinze Premiers ministres successifs, n'approuvant ni ne déjugeant aucune des décisions gouvernementales. Plutôt réservée sur l'intervention franco-britannique de Suez en 1956, elle a soutenu en revanche celle des Malouines où son fils Andrew était en première ligne. Elle mettait un soin particulier dans le suivi des affaires du Commonwealth, nouant au fur et à mesure des relations étroites avec les dirigeants des pays membres, notamment africains. Sans elle, nombreux sont ceux qui auraient claqué la porte et seuls Kenneth Kaunda de la Zambie et Nelson Mandela ont accédé au cercle des intimes. En 1961, elle a accordé une valse au ghanéen Kwame Nkrumah pour l'empêcher de s'allier avec l'URSS et sortir de l'Union-Jack dont elle était le «psy», plaisantait son mari, le prince Phillip. Par-delà tous les tumultes, elle aura conservé intacte une immense popularité sur tous les continents et cela n'a rien de commun.
Chaabane BENSACI
10-09-2022



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