Algérie

Quand El Harrouch « corrige » Skikda



Le titre n?a rien de péjoratif. C?est un fait réel qui s?est produit lorsque la ville d?El Harrouch s?est défaite de ses faux semblants et de son pesant marasme pour s?offrir, l?instant d?une soirée, une bonne bouffée d?allégresse. Une soirée initiée par l?omniprésente DJS qui s?est accaparée le petit théâtre de plein air pour donner une salutaire leçon à la direction de la culture et aux élus également. Dans la continuité, elle a offert au public harrouchi d?intenses moments de joie rythmés par la voix de chaba Yamina. C?était grandiose, et le terme reste mesuré. Grandiose non pas par rapport à chaba Yamina, qui n?a rien perdu de sa verve et de sa classe, ceci dit en passant, mais plutôt par rapport au public harrouchi, qui aura surpris plus d?un en se déplaçant en masse. Et quand on relève que plus de la moitié de l?assistance se composait de familles, il y a de quoi jubiler, même si un imam de la ville n?a pas manqué le lendemain de descendre en flammes le spectacle, sous prétexte que la ville d?El Harrouch serait connue pour son conservatisme. Pourtant, la soirée était aussi conviviale que familiale, et ce ne sont certainement pas les centaines de mères, de s?urs et de filles présentes qui démentiront ce fait. Mais l?attrait de la chose n?est pas là, il est ailleurs, à Skikda plus précisément. Celle-ci, ville côtière, faut-il le rappeler, a tourné le dos au festif, à l?allégresse et à la musique. Skikda où le spectacle a tendance à rimer avec tabou, alors que c?était cette « coquette méditerranéenne » qui animait toute l?Algérie au temps où le terrorisme était au summum de sa violence. Skikda ne fait plus la fête, ou à la rigueur elle penche timidement vers le malouf au motif, sincère ou suspect, que c?est une musique familiale. C?est vrai que ce genre reste très prisé par les mélomanes skikdis, mais il ne faudrait pas oser le présenter comme un faire-valoir pour ignorer tout autre tendance musicale. La musique est universelle et les populations de la wilaya de Skikda, âge, sexe et goût confondus ont soif de fêtes. Personne n?a le droit d?exclure de son « canevas bien-pensant » un genre ou un autre. Sinon, il ne restera qu?à ramener tous les fans de raï, de rap, de musique orientale à El Harrouch? ou plutôt à son hôpital psychiatrique.


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