Algérie

Quand Dhawahiri éternue, les Etats-Unis tremblent



Washington a peur. Aymen Dhawahiri a parlé. Vingt-deux représentations diplomatiques américaines ont été fermées hier dans différents pays musulmans, y compris l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Pourtant, dans les pires moments du terrorisme en Algérie, l'ambassade américaine à Alger était restée opérationnelle d'autant plus que jamais elle n'a été sérieusement menacée. Alors que le terrorisme urbain a été complètement anéanti en Algérie, Washington cède à la panique. A travers cette décision inédite, les Etats-Unis reconnaissent implicitement la puissance de la nébuleuse terroriste, admettent qu'ils ne peuvent rien contre le monstre qu'ils ont créé et avouent l'échec de leurs services de renseignement et leur incapacité à disposer d'informations précises sur une éventuelle menace terroriste ciblant leurs représentations diplomatiques ou leurs intérêts économiques.Dans un message audio mis en ligne dans les sites djihadiste, Aymen Dhawahiri a accusé les Etats-Unis d'avoir «comploté» avec l'armée égyptienne et la minorité chrétienne copte pour faire destituer le président égyptien Mohamed Morsi. Le massage du chef d'Al-Qaïda est plus politique que guerrier. Au moins deux objectifs sont visés à travers ces accusations qui sont d'ailleurs fausses : d'une part, légitimer le terrorisme en Egypte contre les institutions militaires et politiques mises en place après la destitution de Morsi et, d'autre part, remettre les Etats-Unis sur rail en leur accordant un rôle qu'ils n'ont pas joué dans la dynamique du 30 juin dernier en Egypte. Ce message qui ressemble en fait à tant d'autres aurait pu passer inaperçu pour l'opinion publique mondiale si Washington l'avait traité à sa juste valeur sans réagir avec tant d'excès hystériques. la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne se sont empressées d'emboîter le pas aux Etats-Unis en décidant de fermer leur ambassade à Sanaa au moins pour deux jours, même si la France pourrait prolonger sa décision. La «menace» gestuelle de Dhawahiri a provoqué le branle-bas de combat et a obligé Obama à tenir samedi dernier, une réunion au sommet à la Maison-Blanche, et d'«ordonner à son équipe chargée de la sécurité nationale de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains à la lumière d'une menace potentielle pouvant exister ou émaner de la Péninsule arabique». Interpol s'est mis aussi de la partie et a lancé une alerte globale de sécurité invitant à la plus grande vigilance tous les pays membres de l'organisation de coopération policière face à la menace d'Al-Qaïda. Le chef d'état-major américain a prévenu que les menaces d'attentats d'Al-Qaïda visent l'ensemble des intérêts occidentaux. Elles sont «plus spécifiques» mais la cible exacte n'est pas connue. «L'idée est d'attaquer les intérêts occidentaux, pas seulement américains», a-t-il dit, faisant l'exégèse du message subliminal de Dhawahiri. Ce dernier serait-il plus imprenable que Ben Laden ' Les services de renseignements américains ont-ils perdu la main sans écoute téléphonique et sans espionner les messages privés sur Internet ' Tout porte à le croire.
A. G.


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