Les négociateurs d'AQMI dans le paiement de rançons, en contrepartie de la libération d'otages occidentaux, semblent voués à un avenir prometteur quand ils sont payés l'équivalent de 700 millions de centimes par otage.
Un avenir, par ailleurs, criminel quand ils arrivent à créer leurs organisations, à eux, «travaillant à leur propre compte», cette fois, comme ironise un spécialiste des questions sécuritaires, dans la bande sahélo-saharienne. Pire, certains des négociateurs ont, après d'âpres «négociations» et après avoir bénéficié d'une partie de l'argent des rançons, et avant la création de leurs groupes armés, été dépêchés comme diplomates dans certains pays du Golfe.
C'est, entre autres, le cas d'Iyad Ag Ghali, «émir» de l'organisation Ansar Eddine, créée récemment et installée à Tombouctou, dans le nord du Mali. Selon des sources sûres, cet ex-négociateur d'AQMI pour le paiement de rançons est à l'origine de la libération d'Abdelkrim El-Targui, qui a été arrêté en compagnie de Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, avant son extradition vers l'Algérie. Grâce à la «médiation» d'Iyad Ag Ghali, chef d'Ansar Eddine, AQMI avait obtenu le paiement des rançons également.
L'«émir» de Ansar Eddine, un Targui malien, qui faisait partie d'une délégation dans la signature des accords d'Alger de 2006, mettant fin au conflit armé qui opposait, à l' époque, la rébellion touarègue de Ag Bahanga et le gouvernement malien, avant de se retourner contre Alger, a été désigné diplomate en poste à Djedda, en Arabie Saoudite, avant de revenir au Mali et créer, récemment, l'organisation terroriste qu'il dirige, aujourd' hui. Certains croient savoir qu'il a bénéficié d'une formation dans le salafisme, en Arabie saoudite, avant son retour au nord du Mali.
Il n'est pas le seul à avoir servi de négociateur au bénéfice d'AQMI, et exercé, par la suite, comme diplomate, dans un des pays du Golfe, avant de créer son groupe armé dans la bande sahélo-saharienne. «Ce qui pose moult interrogations», selon des observateurs. Si Mustapha Ould Chaaâi, ressortissant mauritanien, et un des négociateurs d'AQMI, devenu conseiller à la présidence du Burkina Faso,
circulait avec un passeport diplomatique, avant qu'un mandat d'arrêt international eut été lancé à son encontre par Nouakchott, un autre négociateur d'AQMI, ayant participé aux tractations menées entre l'organisation terroriste d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, a été désigné comme diplomate dans l'un des pays du Golfe, avant
de revenir dans la bande sahélo-saharienne où il prêterait main forte à l'organisation d'Al Qaïda au Maghreb Islamique, en lui facilitant le paiement de rançons. D'aucuns se demandent si un lien direct pourrait exister entre les séjours des négociateurs devenus diplomates, dans certains pays du Golfe, et leur retour, dans la région, à la tête de groupes, armés jusqu'aux dents.
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A
Source : www.letempsdz.com