Algérie

Quand commerce et urbanisme ne font pas bon ménage



Des citoyens sont intervenus hier au cours de l'émission «Forum de la radio» régionale pour imputer aux autorités locales la responsabilité de la prolifération des constructions illicites, notamment les commerces nuisibles et dangereux sous les immeubles ainsi que les extensions illégales des locaux commerciaux qui se font au détriment d'équipements collectifs, comme les jardins publics. Dans ce cadre, un habitant de la nouvelle ville Ali Mendjeli a dénoncé avec vigueur un cas qui s'est produit dans cette agglomération lorsqu'un commerçant s'est accaparé un espace public pour construire une salle des fêtes. «A Ali Mendjeli, la situation est opaque, a dit le représentant d'une association parce qu'il n'existe pas d'organisme chargé du contrôle dans ce secteur urbain qui dépend de la commune d'El-Khroub et les gens font ce qu'ils veulent». L'émission a soumis au débat le thème des constructions illicites et commerces nuisibles dans les carrés urbains, en posant la question sur le rôle dévolu à l'administration et à la société civile dans la protection et la préservation du tissu urbain.

Le débat n'a pas manqué de révéler un autre phénomène, celui d'un manque de coordination total entre les services concernés de l'administration. Sur ce chapitre, un autre citoyen du quartier de Chaab-Ersas a dénoncé également l'existence de stations de lavage-graissage de véhicules qui activent sans autorisation et continuent de polluer l'environnement sans que leurs propriétaires ne soient inquiétés. «Il y a une absence totale de contrôle et nous vivons une situation où personne ne surveille personne !», a crié ce citoyen. Ce qui poussera un autre à dire que ce genre de commerçants bénéficient de complicités. Pour toute réponse, le DRAG et la représentante de l'APC de Constantine sont intervenus pour reconnaître ces dépassements, mais ils se sont limités uniquement à parler d'une loi portant sur la régularisation de ce genre d'activités, de l'enquête de commodo et incommodo imposée par la loi comme préalable à toute ouverture ou extension de commerce. Et ils ont fini par souligner que ces pratiques sont illégales et décrire les procédures à suivre pour les combattre. «Tous les citoyens refusent l'implantation de café au pied de leur immeuble», fera pourtant remarquer la représentante de la commune de Constantine. Le fait a été également admis par le présentant de l'OPGI lequel a signalé à son tour plusieurs irrégularités à Ali Mendjeli, à la cité Daksi, à la Bum, au centre-ville où des locaux qui étaient des habitations à l'origine ont été reconvertis en bains maures. «Dans ce cas-là, on fait un constat, a-t-il affirmé, et un rapport est remis aux autorités judiciaires. Aujourd'hui, il y a quelque 80 cas de ce genre en justice.» Intervenant à son tour, le représentant de la police urbaine a d'abord précisé que son corps n'intervient que sur réquisition délivrée par l'OPGI ou un autre organisme et a signalé que ces cas sont en nette régression. Selon les chiffres qu'il a donnés, la police urbaine a dénombré 177 cas en 2007, 96 en 2008, 142 en 2009 et seulement 67 en 2010. Pour les bidonvilles, le même responsable a signalé 79 démolitions en 2007, 31 l'année suivante, 6 en 2009 et enfin 35 en 2010. La représentante de l'APC a parlé de 56 démolitions d'extensions illégales, notamment dans les cités d'El-Gammas et Ziadia.




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