Algérie

Quand calvitie rime avec calvaire



Depuis l'entrée du capitalisme dans sa phase dégénérative, il est en proie à de multiples chutes. Chute de sa démocratie financière vermoulue. De sa classe politique corrompue. De sa production industrielle gadgétisée. De son commerce, au double sens du terme, marchand et relationnel. Du niveau scolaire de sa jeunesse. De sa natalité. De sa vitalité. De sa civilisation consumériste.Dernière chute massive relevée : la chute des cheveux. Phénomène appelé calvitie. Qui rime avec calvaire. Probablement ont-ils la même racine. Lexicale, et non capillaire. Le calvaire est source de calvitie. Ou l'inverse: la calvitie est source de calvaire. Dilemme scientifique. C'est à s'arracher les cheveux. De nos jours, la perte de cheveux affecte des millions de personnes, en particulier dans les pays occidentaux séniles, pays affectés également par la perte des valeurs morales, associée à une poussée pandémique de bellicosité, cette propension belliqueuse inhérente à mentalité occidentale gouvernée par l'esprit de prédation. Une chose est sûre : cette chute génère un business très lucratif, en matière de soins contre la calvitie et d'implants capillaires.
Dans le monde, les hommes sont plus affectés par l'alopécie androgénétique, locution médicale pour désigner la calvitie. Ce phénomène est lié au vieillissement naturel du corps humain. Mais chez de nombreux hommes, il apparaît plus précocement. Pour nombre d'individus, la calvitie constitue un facteur de souffrance psychologique.
Pour tenter d'y remédier, ils déboursent des sommes astronomiques en soins capillaires. Du simple complément alimentaire vendu en pharmacie, jusqu'aux implants capillaires réalisés dans des cliniques spécialisées à des tarifs extrêmement onéreux, en passant par des lotions aux vertus prétendument miraculeuses vendues par des charlatans, le marché de la calvitie est florissant. D'aucuns, faute de moyens pécuniaires, à défaut de s'offrir une greffe de cheveux, optent pour le complément capillaire, un ensemble de vrais cheveux fixés sur une couche ultrafine de silicone collée sur le crâne. Moins onéreux que les implants (2000 euros en moyenne), le complément capillaire doit néanmoins être changé tous les trois mois. Pour autant, tous ces soins ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. En effet, la perte de cheveux n'est pas considérée comme une maladie. Pour la Sécurité sociale, le choix de traiter la calvitie relève de l'esthétique. D'aucuns manifestent leur incompréhension. La Sécurité sociale refuse de rembourser les soins liés à la calvitie, mais elle accepte de rembourser les traitements contre l'acné.
Dernier rebondissement qui ouvre des espoirs pour les « chauves » : des scientifiques viennent de trouver un possible « remède » contre la calvitie. Selon les informations spécialisées, ils auraient réussi à fabriquer un produit chimique pouvant « non seulement traiter la calvitie, mais en fin de compte accélérer la cicatrisation des plaies ».
Qixuan Wang, l'un des auteurs de l'étude publiée dans le Biophysical Journal, a expliqué : « Dans la science-fiction, lorsque les personnages guérissent rapidement des blessures, l'idée est que les cellules souches l'ont permis. Dans la vraie vie, nos nouvelles recherches nous permettent de mieux comprendre le comportement des cellules souches, afin que nous puissions le contrôler et favoriser la cicatrisation des plaies. » L'équipe scientifique, par l'examen des follicules pileux, seul organe humain capable de se régénérer régulièrement et automatiquement a découvert qu'un type de protéine appelé TGF-bêta contrôle la façon dont les cellules souches des follicules pileux se divisent, mais aussi comment certaines peuvent mourir et provoquer la chute des cheveux. Qixuan Wang a expliqué que la protéine TGF-beta « a deux rôles opposés. Elle aide à activer certaines cellules du follicule pileux pour produire une nouvelle vie, mais aussi, elle aide à enclencher le processus de mort cellulaire. » Toutefois l'équipe scientifique a découvert que lorsqu'un follicule pileux meurt, le réservoir de cellules souches, lui, demeure. « Lorsque les cellules souches survivantes reçoivent le signal de se régénérer, elles se divisent, fabriquent de nouvelles cellules et se développent en un nouveau follicule », a souligné le scientifique. Aussi, selon ces scientifiques, il serait par conséquent possible de stimuler la croissance des cheveux en activant les cellules souches folliculaires.
Dans notre cher pays, l'Algérie, jadis réputé pour abriter des têtes pensantes, de brillants cerveaux, on souffre moins de perte de cheveux que de perte de matière grise. Cette pathologie intellectuelle affecte toutes les couches sociales, hommes et femmes. Cette chute de l'intelligence semble avoir été provoquée par l'absorption massive de salafisme, cette mixtion vénéneuse réputée pour sa puissante action destructive des cellules grises. Au grand malheur de l'Algérie, il n'existe aucun remède pour soigner cette pathologie salafiste. Ni soins éducatifs, ni traitements politiques, ni greffe morale. Sinon, une opération chirurgicale nationale patriotique pour amputer la tumeur salafiste du corps social algérien. Pourtant, elle est responsable de la chute de l'Algérie. En attendant, devant les nations occidentales séniles en chute (capillaire) libre, l'Algérien peut s'enorgueillir de sa tignasse indéracinable, probablement source de sa légendaire allégresse immuable. Groucho Marx disait malicieusement que « Le meilleur moyen d'éviter la chute des cheveux, c'est de faire un pas de côté ». On comprend mieux pourquoi l'Algérie s'est écartée du progrès. Depuis quatre décennies elle s'est enturbannée la tête pour chuter délibérément dans le salafisme, cette doctrine mortifère qui consacre sa principale mission religieuse à couper les cheveux en quatre, cette « tétrapilectomie islamiste » qui consiste à focaliser son attention démoniaque sur les vétilles existentielles, c'est-à-dire à chercher les poux dans les nobles et propres têtes algériennes, en oubliant l'essentiel : la Vie, la Cité.


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