Algérie

Quand Archie Shepp fait vibrer Ibn Zeydoun Ouverture de la 6e édition du Festival culturel international de la musique diwane



Quand Archie Shepp fait vibrer Ibn Zeydoun Ouverture de la 6e édition du Festival culturel international de la musique diwane
Archi Shepp, sur la scène d'Ibn Zeydoun, était accompagné de quatre talentueux musiciens - un contrebassiste, un pianiste, un guitariste et un batteur. Légende vivante et militant infatigable, la star, qui a participé, en 1969, au Festival de la culture panafricaine qui s'est déroulé dans la capitale algérienne, a offert au public présent à la soirée inaugurale de très beaux morceaux musicaux qu'il a impeccablement exécutés avec le saxophone, son instrument fétiche. Il est né en 1937 en Floride mais l'artiste a étalé toute sa superbe. A 76 ans, l'aède n'a pas perdu de sa prestance, de son charisme. Sa belle voix chevrotante et mélodieuse est une douce ondée. L'artiste possède une capacité inégalable et incroyable de jeu sur le saxophone ténor soprano et des cordes vocales pareilles à nulle autre. Après avoir merveilleusement interprété quelque-uns de ses titres-phares, la star de la soirée a quitté la scène sous un tonnerre d'applaudissements. L'artiste, devenu célèbre autant dans son pays qu'à l'étranger en raison de son combat inlassable contre l'esclavage sous toutes ses formes, mais aussi pour son attachement viscéral à ses racines africaines qu'il a matérialisées sur son 'uvre multiforme, nous a affirmé, à l'issue du spectacle, être heureux de cette participation, la première à ce rendez-vous annuel qu'il qualifie à juste titre de carrefour musical authentiquement africain. A propos du Festival de la culture panafricaine de 1969, auquel il avait pris part, il s'est rappelé avec un brin de nostalgie qu'il avait été très content d'y avoir participé parce que cette manifestation avait réuni l'ensemble des pays africains, dont certains nouvellement indépendants. « Ce fut pour moi qui découvrais le continent de mes ancêtres, un moment d'émotion, et de communion avec la terre qui a vu naître mes aïeux. » En ce qui concerne la musique diwane et le festival qui lui est dédié depuis quelques années, l'artiste a indiqué n'avoir jamais joué avec un groupe algérien qui chante ce genre musical. « C'est avec impatience que j'ai attendu cette soirée, pour la simple raison que j'adore la musique algérienne du terroir, parce que j'étudie les musiques traditionnelles. » Archie Shepp a lancé, en outre, « Born free », un projet autour de la musique afro-américaine. Et c'est dans le cadre de la promotion de cette musique qu'il continue à sillonner la planète et à participer aux plus grands festivals internationaux, accompagné par des piliers de la musique africaine, tels que Cheikh Tidian Seck, Mamani Keita et Guimba Kouyaté. Mamani Keita, la talentueuse chanteuse malienne, qui a connu la consécration grâce notamment au duo électro-world conçu avec Marc Minelli pour le disque « Electro Bamako », a subjugué la salle aussi bien avec sa voix chaude que par la beauté de ses belles chansons. Quand elle a entamé la première chanson, la salle semblait transportée à travers la savane africaine où tout chante et danse sous le rythme d'une musique ancestrale. Sollicitée en marge de la soirée, la chanteuse a affirmé, à propos de la manifestation, que la musique rassemble les peuples, car c'est un langage universel que tout le monde comprend. « La musique malienne ressemble beaucoup à celle du sud algérien. Quand j'écoute quelqu'un jouer du gumbri au nord de mon pays, ou au sud du vôtre, j'ai l'impression d'entendre la même musique, les mêmes tonalités », a-t-elle relevé. En ce qui concerne son séjour à Alger, elle a affirmé : « Ce qui se dit ailleurs sur votre pays est une aberration. Ma fille était un peu réticente lorsque je lui ai dit que je participerai à ce festival. Je lui ai dit que j'irai pour constater de mes propres yeux. Finalement, j'ai trouvé un peuple chaleureux et accueillant », a-t-elle reconnu. Cheikh Tidiane Seck et Guimba Kouyaté ont, eux aussi, fait étalage de leur art. Très connus et appréciés, les deux artistes ont démontré et mis en évidence la richesse et la diversité de la musique africaine qui plonge ses racines dans la mémoire collective. Ils ont surtout mis en valeur cette musique qui raconte la joie de vivre et, souvent, la difficulté d'être. Ouled Bambara, le groupe algérien qui a ouvert le bal, a, lui, électrisé la salle avec des chansons rythmées, endiablées, puisées dans le répertoire diwan et admirablement interprétées. Les huit musiciens qui allient la maîtrise des instruments aux mouvements du corps, ont laissé une bonne impression. De création récente, ce jeune groupe aspire à de vastes horizons musicaux en revivant la musique traditionnelle aux sons du gumbri et des karkabou sur des variantes du gnaoua marocain et stambali tunisien. Cette fusion réussie a valu à Ouled Bambara reconnaissance et gratitude.


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