L’échec des politiques d’aide aux réformes industrielles dans les
pays en développement, constaté dans la période du post-consensus de
Washington, a permis l’émergence de la dimension institutionnelle en
tant que facteur clé des nouvelles politiques d’aide au développement.
Récemment, plusieurs études s’appuyant sur ce nouveau paradigme
ont mis en évidence l’impact positif de la qualité de l’environnement
institutionnel sur l’efficacité des réformes sectorielles, notamment sur
la performance de la régulation dans les industries d’infrastructure,
traditionnellement structurées en monopoles publics intégrés verticalement.
Cet article propose un examen rétrospectif de la réforme du
secteur des télécommunications en Algérie, dont le but est de tester
qualitativement le rôle clé des institutions dans sa conduite. L’examen
des données disponibles montre que la mise en oeuvre de la politique
de libéralisation et de privatisation du secteur des télécommunications
en Algérie a produit des effets contrastés dans les segments du fixe et
du mobile. Alors que le processus de réforme a produit des résultats
satisfaisants sur le segment du mobile, les performances enregistrées
sur le segment du fixe demeurent faibles. Les résultats de notre
analyse corroborent les conclusions des études représentatives du
nouveau paradigme, en particulier, qu’un faible niveau de responsabilisation
politique et une moindre qualité institutionnelle (indépendance du régulateur, séparation des pouvoirs, etc.) sont de nature à affecter
négativement le processus de réforme. Ces conclusions donnent à
s’interroger sur la pertinence du choix du sentier de réforme adopté
dans le contexte institutionnel algérien.
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Posté Le : 24/05/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Belaïd Rabah - Gasmi Farid
Source : Les cahiers du CREAD Volume 25, Numéro 88, Pages 53-71