Qualification, au bout de la frayeur !

On le savait : les Verts n'avaient besoin que d'un petit point pour surclasser leur groupe et recaler les Etalons du Burkina Faso. Un nul que les hommes de Belmadi n'ont pas vraiment cherché, voulant certainement fêter le retour de leurs fans, mais qui a finalement été indispensable, inévitable même, pour pouvoir se présenter en mars prochain dans les starting-blocks de la phase des barrages aux côtés des grands d'Afrique. Pour une conquête, la qualification à Qatar-2022 aurait pu s'achever hier.C'est une fois de plus, le match de la peur contre le Burkina Faso. Comme en 2013, un soir de 19 novembre, l'Algérie avait à se défaire des Etalons qui ont juré de prendre leur revanche d'il y a huit ans. Tchaker, qui retrouvait une partie de ses « fidèles », allait vivre un après-midi clair-obscur que les camarades de Mahrez pouvaient s'éviter... L'entame est algérienne avec un Belaïli très actif le long du front de l'attaque, avec une panoplie de dribbles qui ont mis le feu dans le périmètre de Koffi. Ceci étant, le danger ne viendra pas à cause, notamment, d'une pelouse lourde et glissante qui empêchera Slimani et ses compères de l'attaque de prendre leurs repères et intercepter correctement le cuir. Les Burkinabés, qui refusaient le combat en campant dans leur zone tout en opérant par des contres, seront, contre toute attente, les premiers à venir menacer le portier algérien ; un contre suivi d'une frappe à ras de terre de Sanogo difficilement captée par M'Bolhi (15').
Aussitôt, les Algériens répliquaient. Toujours par un Belaïli en feu. Sur l'une des tentatives, le numéro 8 algérien se faufile et sert Slimani dont la frappe est repoussée par le gardien Koffi (18'). Moins dangereux, les Algériens auront d'autres chances d'ouvrir la marque comme sur ce service de Slimani sur Mahrez dont le tir croisé flirte avec le poteau droit des bois burkinabés (32'). Le même Belaïli prendra à nouveau à défaut son vis-à-vis et remettra sur le point de penalty où, après un ratage de Bounedjah et Slimani, rôdait Mahrez qui n'avait qu'à pousser le cuir au fond (34').
Le capitaine des Verts aura une autre opportunité de doubler la mise mais il préfère remettre à Bounedjah qui sera devancé par le défenseur adverse (34'). Ravi de ce but, le public sortait enfin de sa torpeur, tétanisé certainement par l'enjeu de cette confrontation. Son bonheur sera de courte durée puisque Sanogo, bien servi dans les 18 yards, refroidit le stade Tchaker d'un lob victorieux (37'). Tout était à refaire pour Belmadi et ses protégés qui sont restés un bon moment groggy par cette égalisation.
Feghouli rentre, Tchaker «respire»
A la reprise, l'entraîneur algérien sera contraint de sacrifier une de ses deux pointes : Bounedjah, généreux mais brouillon, sera remplacé par Feghouli, l'homme à tout faire. Un changement venu donner plus de force et d'équilibre au milieu algérien dans lequel Zerrouki était «spectateur», et bien bloqué par le système des burkinabés, et une plus grande vivacité à une ligne offensive qui manquait d'agressivité. Un changement utile puisque l'homme au crâne rasé sera là, comme toujours, pour conclure un raid de Belaïli, encore lui, redonnant un avantage qui était «logique» au vu de la grosse domination des hommes de Kamou Malo (69'). Cet avantage, l'Algérie va le gérer à travers une mise en place tactique trop prudente face à un pressing plus présent des Burkinabés. Ces derniers allaient tenter le tout pour le tout en incorporant leurs dernières cartouches dans la bataille. Et ce qui devait arriver arriva : un contre burkinabé verra le remplaçant Eric Traoré s'ouvrir le chemin dans le périmètre de M'Bolhi. Mandi et Benlamri, accourus à sa rencontre, vont commettre l'irréparable offrant un penalty indiscutable aux visiteurs que transformera le capitaine Dayo en finesse (83'). Le temps qui restait était irrespirable pour les Algériens qui attendaient indéfiniment le sifflet libérateur de l'arbitre sud-africain. Un nul acquis dans la peur qui offre un sésame pour le tour de barrages prévu en mars prochain. Mais que ce fut difficile !
M. B.