Algérie

Qu'est-ce qui fait courir les émigrés '



Qu'est-ce qui fait courir les émigrés '
Qu'est-ce qui fait venir en masse les émigrés au pays la période estivale venue ' Rares ceux qui dérogent à la sacro-sainte habitude de faire un crochet dans le pays d'origine à l'occasion des vacances d'été. C'est qu'il doit y avoir des raisons profondes et sérieuses qui motivent le rush, chaque saison estivale renouvelé. Le rituel est réglé comme du papier à musique. A l'approche des grandes vacances, les responsables du pavillon national des transports aérien et maritime font part, non sans entrain, des mesures qui facilitent le retour des familles algériennes établies à l'étranger. Et des capacités supplémentaires de voyage sont affrétées. Malgré la cherté des frais de la billetterie qui singularise la destination Algérie, des centaines de milliers de nos concitoyens éprouvent un bonheur immense à fouler le sol national. Le ressourcement ne semble pas avoir de prix. Les frais qui s'engagent pour la circonstance peuvent valoir un séjour agréable sur les plages d'Espagne ou du sud de la France. N'empêche, les ports et les aéroports deviennent de véritables ruches qui imposent aux personnels douanier, policier et administratif de se mettre au diapason d'un effort inhabituel. Une débauche d'énergie à la mesure de l'enjeu conjoncturel : assurer un accueil, à défaut d'être excellent, qui présente le moins de contrariétés et d'agacement. Quelque 250.000 voyageurs font la traversée Marseille-Alger, chaque été. Autant sur l'axe Alicante-Oran. Ils viennent des principales villes d'Europe, de France en particulier. Les vacances dans le pays ne sont pas seulement un souci de distraction et de détente comme le proposent classiquement les agences de voyage pour tous les touristes du monde. Les Algériens de l'étranger reviennent au pays pour se reposer, certes, mais aussi pour retrouver les leurs, leurs familles, leurs amis de longue date et, parfois, leurs douars. Humer ses senteurs. Ils renouent avec un mode de vie, une façon d'être qui leur a un peu manqué. Un peu seulement, car la communauté a recréé dans le pays de résidence des situations qui les dépaysent moins. Une synthèse entre deux cultures, deux façons d'être. Ils rechargent à la fois leurs accus et se ressourcent. La nostalgie due à une absence prolongée aiguise l'intérêt et approfondit le sentiment d'une réappropriation de soi. Et offrent l'opportunité aux tout petits qui ne connaissent rien du pays de leurs parents de prendre conscience qu'ils ont des racines et une identité qui les enrichissent. D'autres repères qui complètent leur champ de références culturelles, historiques et géographiques. Qui diversifient leur connaissance de la langue kabyle ou de l'arabe. Les chérubins découvrent un autre univers, un nouveau climat, de nouvelles singularités et nouent de nouvelles relations... Pour tout cela, les vacances prennent, pour nos compatriotes, le sens d'une immersion dont les sensations consolident une identité pour les uns et reconfigurent la personnalité pour d'autres. Alors la mauvaise qualité des plages et des services, les tracasseries et les déceptions relatives au cadre de vie...peuvent se vivre dans la tempérance.




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