Algérie

Qu'en sera-t-il après l'effondrement du FN en France?



Le grand «sursaut» citoyen demandé à leurs militants et sympathisants par tous les partis d'opposition en France, n'a pas été au rendez-vous dans le 1er tour des élections législatives de ce dimanche 10 juin. Bien au contraire, ce scrutin a été marqué par un taux d'abstention record qui en fait le plus élevé depuis la fondation de la cinquième République. Ce qui a pour conséquence que la victoire annoncée du camp sarkoziste s'en est trouvée amplifiée parce que l'abstention a été, en grande partie, le fait des électorats traditionnels de la gauche et de l'extrême droite.  Les résultats de ce premier tour traduisent, en effet, le net recul du parti socialiste, l'effondrement de la gauche non socialiste, celui encore plus spectaculaire de l'extrême droite représentée par le Front national et l'échec du projet centriste symbolisé par le nouveau parti du modem créé par François Bayrou. De toutes ces forces d'opposition, seul le PS est en mesure de «limiter les dégâts» au second tour, à la condition, toutefois, que son électorat potentiel, motivé par cette perspective, décide de se mobiliser. Mais au final ce sera une assemblée nationale française à très forte coloration «bleue» celle de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, qui va s'installer pour cinq années au palais Bourbon.  Pour beaucoup de politologues, l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et dans sa foulée celle d'une victoire sans appel de ses partisans dans le scrutin législatif, sont la conséquence de la stratégie déployée par le nouveau chef de l'Etat français. Stratégie à deux temps consistant, pour l'élection présidentielle, à développer des thèmes et à proposer des solutions en mesure de convaincre les franges extrêmes de la droite à se rallier à la candidature du candidat de l'UMP, et pour les législatives à mettre en avant le thème de l'ouverture en direction de la gauche et du centre. La tactique a marché puisque à la présidentielle le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen a vu son score électoral chuter fortement et de ne plus être en situation de récidiver sa «surprise» de 2002 qui lui avait permis d'accéder au second tour. Et au 1er tour des législatives, il s'est nettement confirmé que l'UMP a ratissé au-delà de ces gisements électoraux traditionnels.  Au lendemain de ce premier tour législatif l'on se félicite, en France, de cet effondrement de l'extrême droite et de l'adhésion que l'électorat semble avoir accordée à la politique d'ouverture, transcourants politiques, esquissée par le nouveau président. Reste que l'après-législatives risque de se révéler moins «sympathique» qu'il n'y paraît. Pour débaucher l'électorat d'extrême droite Sarkozy et son équipe de campagne ont repris «sans complexe» beaucoup des thèmes faisant le fonds de commerce du programme du Front national. Ce qui fera que l'UMP, jusque-là «droite républicaine et humaniste» va devoir, dans son action parlementaire, endosser des mesures dont elle dénonçait la nocivité quand elles étaient portées par le FN et son chef. Ce qui aura pour effet inévitable de mettre à mal la politique d'ouverture amorcée par Nicolas Sarkozy après en avoir dénoncé l'incongruité quand François Bayrou la prônait comme nouvelle conception de la pratique politique.  Le succès total et sur toute la ligne de Nicolas Sarkozy et de l'UMP doit leur permettre, en théorie, de mettre en application leur programme électoral et les réformes qui y sont avancées. Ce qui leur impose une impérative obligation de réussite. Ce qui, dans les contextes national français et international, est une autre affaire.




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