Algérie

Qu'en pensent Les députés '



Ramdane Tazibt (Parti des travailleurs) « Il faut développer le sport de masse »
« Tout le monde est désormais convaincu que la pratique sportive dépasse le cadre strict et étroit d'une activité physique, tant celle-ci a des implications d'ordre politique et se révèle surtout un paramètre de la santé publique qui est un facteur important pour l'économie d'un pays. Il est connu qu'au sein de notre formation nous privilégions et prônons une politique qui s'appuie sur le sport de masse et une démocratisation du sport. Chaque Algérien doit trouver la possibilité de pratiquer la discipline de son choix. C'est au sein des usines et des écoles qu'apparaissent les champions. Tant à l'Assemblée nationale qu'au sein des collectivités locales, nos élus s'opposent au système qui veut réserver le sport à des clubs performants au détriment de la majorité de la population. La privatisation dans ce domaine n'est pas la panacée et il faut revoir la politique nationale qui a montré ses limites. Le budget accordé au sport et à la jeunesse est en deçà des besoins car, aujourd'hui, le pays manque aussi d'infrastructures d'une manière générale. Il m'est arrivé personnellement de voir des jeunes se disputer pour pouvoir jouer un match dans un stade qui ne suffit pas à toutes les équipes. Je voudrais faire remarquer que l'Algérie a obtenu dans les années 970 des résultats encourageants dans différentes disciplines comme l'athlétisme et la boxe, quand son système sportif valorisait justement cette approche. Enfin, nous considérons que les résultats obtenus lors des derniers Jeux olympiques devraient nous pousser à revoir notre copie pour qu'une médaille d'or comme elle de Makhloufi ne soit pas l'arbre qui cache la forêt. Il ne faut pas être obsédé par l'obtention de médailles mais par la prise en charge des besoins de la jeunesse qui doit pouvoir s'épanouir dans les villes et les villages du pays. »
Laouar (chef du groupe parlementaire du MSP) « Nous avons délaissé le travail à la base »
« J'ai suivi assez régulièrement la prestation de nos athlètes au JO de Londres. Les résultats parlent d'eux-mêmes. Ils sont à mon avis très négatifs et surtout la conséquence d'une stratégie que je qualifierai non seulement de dépassée, mais d'inexistante. Si cela continue nous risquons demain de faire la même chose que pour l'équipe nationale de football ou on a « importé » des joueurs. On navigue à vue sans déterminer les objectifs. Il suffit de voir notre championnat pour comprendre l'étendue de la gabegie et de l'improvisation Je ne pense pas que c'est une question d'argent car on peut relever le montant octroyé au sport. Nous avons tout simplement délaissé le travail à la base au sein des écoles notamment. Nous avons une mauvaise gestion avec pour ne citer que l'exemple de la Fédération de handball qui n'est plus capable d'organiser un championnat. D'aucuns nous disent aujourd'hui que les Boulmerka, Soltani ou Benida sont les fruits de la réforme des années 1970 et qu'après le pays n'a pas eu les moyens pour renouveler son élite sportive. On oublie trop facilement que nous avons douze ans pour tracer une politique, y mettre les moyens en termes non seulement financiers, mais aussi d'encadrement et d'infrastructures. Au sein de notre parti, nous accordons un intérêt soutenu à la jeunesse et nous avons des axes de travail qui englobent aussi bien la formation, l'encadrement que les infrastructures. »
Miloud Chorfi (chef du groupe parlementaire du RND) « Les résultats ont besoin de temps »
« Le pays a traversé ces vingt dernières années une situation difficile qui s 'est répercutée sur les différents aspects de la vie nationale où le sport n'est pas exclu. Comparée à beaucoup de pays arabes, africains et même d'Europe, la participation algérienne n'est pas négative sur toute la ligne. Ce qu'il faut surtout retenir à mon avis, ces dernières années, c'est l'inscription comme priorités par les pouvoirs publics des infrastructures en direction de la jeunesse (stades de proximité, piscine, aires de jeux). Le secteur réalise aussi des lycées sportifs et des structures de préparation des équipes qui dans quelques années vont sûrement donner des fruits. A ce niveau de performance, les résultats ne viennent pas du jour au lendemain. »
Abdelaziz Mansour (député du Front du changement) « Le sport n'est qu'un aspect de la crise »
« Le sport n'est qu'un aspect des blocages que connait notre pays. On ne peut avoir une économie qui fonctionne au ralenti et des sportifs qui se distingueraient dans les arènes internationales. La priorité est de procéder à un bilan exhaustif, de voir où se situent les déficiences. S'agit-il d'un problème de méthodes ' Il faut d'abord répondre à cette question. Sans cela nos résultats continueront à nous procurer déception sur déception comme en ces olympiades de Londres. »


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