Le prochain sommet américano-nord-coréen est prévu à Hanoï. La capitale vietnamienne a été choisie dans l'espoir que toutes les opinions qui y seront exprimées soient retransmises par les médias, a indiqué à Sputnik un expert vietnamien qui ne croit cependant à aucune percée dans le dialogue. Le prochain sommet américano-nord-coréen se tiendra les 27 et 28 février à Hanoï. Pour comprendre ce choix, Nguyen Minh Tam, expert vietnamien en politique internationale, a rappelé dans une interview à Sputnik l'histoire de la diplomatie vietnamienne du temps de la guerre du Vietnam des années 1950-1970.Pour les accords de Paix de Paris, signés en 1973 pour mettre fin à la guerre du Vietnam, la capitale française a été choisie notamment pour cette raison qu'elle était à l'époque un centre de presse international où les médias étaient libres de relater tant les positions du Vietnam que des États-Unis, sans aucun contrôle de la part des autorités ou "de la mafia, de terroristes ou d'autres criminels internationaux", selon lui. "En regardant le Hanoï de 2019, nous voyons que la capitale vietnamienne a atteint les critères les plus importants pour les médias", affirme l'expert.
À la différence de Paris en 1973, en 2018 à Singapour, "les médias américains et occidentaux dominants ont sciemment ignoré les déclarations du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et s'orientaient uniquement sur la propagande des positions de Donald Trump". L'expert espère que les médias vietnamiens suivront l'exemple de leurs confrères français lors des pourparlers de 1968-1973 et seront plus objectifs en couvrant la rencontre de Hanoï.
Nguyen Minh Tam n'attend pas de percée au prochain sommet de Hanoï. "Pour Pyongyang, trois questions sont essentielles lors des pourparlers. Primo, la levée par les États-Unis du blocus et des sanctions contre la Corée du Nord. Secundo, la signature d'un accord sur la cessation de la guerre, en remplacement de l'armistice de Panmunjeom de 1953, qui garantirait que la Corée du Nord ne soit plus l'objet d'une agression, comme ce fut le cas en 1950 lorsque les États-Unis se sont servis du pavillon de l'Onu pour intervenir en Corée. Tertio, le retrait des troupes américaines de Corée du Sud pour que les Coréens puissent régler eux-mêmes le problème de la réunification de la Corée."
Les États-Unis, selon l'expert, tentent de cacher cette troisième revendication de Pyongyang. Ils insistent par contre pour que les sanctions ne soient pas "affaiblies" avant que la Corée du Nord ne remplisse toutes les conditions posées par Washington. Vu cette divergence de positons, il est difficile de prévoir une percée lors du sommet de Hanoï, a réitéré Nguyen Minh Tam.
Le premier sommet américano-nord-coréen s'est déroulé le 12 juin à Singapour. Donald Trump et Kim Jong-un y ont signé un document par lequel Washington s'engage à donner des garanties de sécurité à la Corée du Nord et Pyongyang réaffirme son attachement à une "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne". Dans le même temps, l'accord n'insiste pas sur un renoncement complet, irréversible et garanti aux armes nucléaires et sur la destruction des missiles balistiques intercontinentaux.
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Posté Le : 26/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com