Algérie

Qnidlet, makrout, mkhabez


« Glaçage au citron, paillettes, caissettes en tissu' Un vent de folie souffle sur les pâtisseries de l'Aïd. Revisitées par les ménagères, elles s'arrachent aussi chez les pâtissiers. Sans doute parce que le défi le plus important ' se renouveler tout en gardant le goût de la tradition ' a été relevé. Cette année, les femmes ne veulent plus faire de gâteaux classiques ! Elles veulent de l'extravagance ! » Nacéra Allouache, pâtissière à domicile, est catégorique : cet Aïd se fera sous de nouvelles couleurs avec plus de fantaisies. Fini le makrout elouz en losange tristounet. Bonjour le makrout elouz new age, bombé en forme de couronne, surmonté d'une fleur colorée en pâte d'amande ! « Les gâteaux algériens sont à la base complexes à réaliser. Depuis que les pâtissiers se sont passés le mot pour développer leurs formes, la femme est obligée de suivre la tendance surtout pendant l'Aïd ! », explique la pâtissière. « Mon carnet de commande est plein et fermé pour toute l'année. J'ai même été obligée d'engager deux amies pour pouvoir tenir à temps le délai de ma clientèle. » Tous les gâteaux ' mkhabez, larayech et autres dziriet ' sont touchés par ce vent de folie qui souffle sur la pâtisserie algérienne. Et la mode ne recule devant aucune dépense : car en plus des ingrédients, il vous faudra investir (voir encadré) dans le spray, les paillettes, les moules et même' les caissettes en tissu (spécialement conçues pour les qnidlet) ! En réalité, la nouvelle forme des gâteaux est inspirée par les gâteaux turcs et syriens et parfois, ce qui est surprenant, inspiré par l'architecture mauresque comme la mosaïque aux amandes. Cette envie de développer la forme et quelquefois le goût (de nouveaux arômes sont intégrés dans le glaçage) viendrait selon Nacéra « de l'attrait des gens pour les choses originales, car ils sont fatigués de manger chaque année les mêmes gâteaux ». Farida, propriétaire d'une boutique de prêt-à-porter à Hydra, s'est récemment inscrite dans une école de cuisine et de pâtisserie. « J'ai voulu perfectionner les recettes de ma mère et épater ma belle-famille, confie-t-elle. Avec tous les ustensiles et moules qu'on trouve sur le marché, aucun gâteau ne me résistera ! » D'autres, comme Chèrifa, dont le travail ne lui permet pas de préparer des pâtisseries aussi sophistiquées, passe commande chez le pâtissier du coin qui, lui aussi, propose les dernières nouveautés en la matière. Et si les femmes ne résistent pas aux nouvelles tendances de la pâtisserie, les hommes non plus, à l'image de Salah, professeur dans un lycée à Alger. « Que ce soit à l'Aïd, pendant le Ramadhan ou dans les mariages, je reste bouche bée devant ces formes et ces couleurs. D'autant que cela ne change pas le goût, et c'est le plus important' »
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