Qatar, un petit pays aux grandes ambitions

Le Qatar, ce petit pays situé au Golfe arabique, d'une superficie de 11427 km2, habité par une population d'origine arabe d'environ 863 059 habitants (en 2005), dort sur une banque naturelle d'or noir, ce qui lui permet de devenir l'interlocuteur de la région et un membre influent de la Ligue arabe.
Il a joué un rôle prépondérant dans la chute du régime de Mouammar El Kadhafi en Libye, par son financement d'une partie de l'intervention et même la mobilisation de ses forces aériennes aux côtés des Mirages français. Maintenant, il soutient financièrement, médiatiquement et par tous les moyens la coalition de l'opposition syrienne née à Doha le 11 novembre 2012, qui regroupe divers tendances politiques, notamment le courant islamiste. Cette coalition a été déjà reconnue par la Ligue arabe, au Caire le 12 novembre 2012, reconnaissance applaudie même par les Etats-Unis d'Amérique. Le jeu géostratégique de ce petit empire sert à l'affaiblissement de la place qu'occupe l'Iran dans la région du Moyen-Orient et du golfe Persique, pays considéré comme un ennemi juré des Etats- Unis d'Amérique, d'Israël et de l'Occident. L'objectif du Qatar est aussi d'aider les salafistes syriens à s'emparer du pouvoir, une fois la chute du régime de Bachar El Assad devenue réalité, car la présence de cette mouvance en force au sein de la coalition de l'opposition est encouragée par Doha. Le rôle qu'assume aujourd'hui le Qatar est d'aider à l'émergence des régimes purement islamistes intégristes au niveau du Moyen- Orient, d'Asie centrale et de l'Afrique du Nord, quitte à s'allier avec l'AQMI, comme c'était le cas en Libye et certainement au Mali où certains groupes sont financés par Doha. Evidemment, ce jeu vise à isoler et combattre partout les forces du progrès.