«En Irak, cette stratégie a exigé que les forces américaines repoussent et détruisent les forces de l'Etat Islamique, afin que nous ne soyons pas obligés de compter sur l'Etat iranien pour le faire. Par-dessus tout, elle a exigé un engagement beaucoup plus important des Etats-Unis dans la région et un coup d'arrêt au retrait perçu et au retrait réel du pouvoir US.«Et, par conséquent, elle a exigé un renversement de la tendance à réduire les dépenses US en matière de défense. Elle exige surtout que soit abolie la procédure de séquestration des dépenses militaires, qui a rendu presque impossible à l'armée d'envisager de relever ces défis si elle avait été appelée à le faire. La question est donc, pour les Républicains ? qui mettent en garde avec raison contre le danger posé par l'Iran ? de savoir ce qu'ils ont fait pour permettre aux Etats-Unis d'avoir un début de stratégie capable d'affronter ce danger '» Avec les exhortations de Kagan à se lancer dans toujours plus de guerre, on constate une fois encore le résultat de la faute qui a consisté à ne pas exiger que les néo-cons aient à rendre des comptes après avoir poussé le pays dans une guerre d'Irak illégale et catastrophique, par leurs mensonges éhontés sur les armes de destruction massives et leurs rodomontades sur cette guerre qui n'allait être qu'une promenade militaire. Au lieu d'avoir à affronter la purge qui aurait dû faire suite à la calamité irakienne, les néo-cons ont au contraire consolidé leur pouvoir, se sont maintenus à leurs postes-clés dans la politique étrangère US, se sont installés en maîtres dans des think-tanks influents et sont restés les experts bidon qui font la pluie et le beau temps dans les médias dominants, c'est-à-dire qui façonnent l'opinion publique. Avoir eu tort sur l'Irak est presque devenu une distinction honorifique dans le monde à l'envers des hautes sphères de Washington. Mais il faut quand même déballer les camions entiers de mensonges délirants dont Kagan fait le commerce. Pour commencer, qu'il soit bien clair que parler d'hégémonisme iranien est de la pure démence. C'est-à-dire pas autre chose que la rhétorique utilisée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le Congrès US le 3 mars dernier, avec son Iran prêt à «avaler les nations», devenue depuis la litanie officielle des néo-cons, qui ne savent pas que répéter une imbécillité jusqu'à l'infini n'en fait pas une vérité. Prenons par exemple le cas de l'Irak. Il a un gouvernement chiite. Non parce que l'Iran l'a envahi, mais parce que les Etats-Unis l'ont mis en place. Après avoir militairement renversé le sunnite Saddam Hussein, les Etats-Unis ont imposé un nouveau gouvernement dominé par les chiites, qui entretenait des relations amicales avec ses coreligionnaires en Iran, ce qui est compréhensible et ne représente en rien une agression de l'Iran. Par la suite, après les victoires militaires dramatiques de l'Etat Islamique en Irak l'été dernier, le gouvernement irakien s'est tourné vers son voisin iranien pour lui demander une assistance militaire. Rien, encore une fois, de surprenant. (A suivre)
Posté Le : 02/08/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C A
Source : www.lnr-dz.com