Algérie

Publication : Serri renoue avec ses admirateursCulture : les autres articles



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On était parti pour une simple présentation du livre de Hamid Tahri, consacré à Ahmed Serri, Le chant du rossignol, jeudi, à la librairie Oméga de l'Aurassi.On s'est retrouvé devant une assistance record, venue non seulement pour acquérir le très beau livre, mais pour témoigner de sa reconnaissance à ce grand maître de l'art lyrique arabo-andalou. Une salle comble, un public connaisseur et une ambiance conviviale ont marqué cet après-midi pas comme les autres. Asia Baz Khebbab, directrice des éditions Quipos, était aux anges. «Cela dépasse nos prévisions et c'est tant mieux, cela prouve que les gens sont férus de musique, que même le climat morose ambiant et une certaine médiocrité n'ont pas réussi à étouffer.»L'auteur de la biographie, Hamid Tahri, a révélé les conditions qui ont présidé à la confection de cet ouvrage qui se scinde en trois grands chapitres : la vie du maître, son enfance et le combat discontinu qu'il a mené malgré les embûches et les entraves de l'administration.En second lieu, l'auteur a développé le cheminement de cette musique dans notre pays au début du siècle dernier et l'influence des maître juifs, tels Mouzinho et Yafil Edmond. Enfin, M. Tahri a évoqué La Casbah éternelle, creuset qui a vu naître un bon nombre d'artistes, dont Sid Ahmed Serri, «mais la citadelle, dit-il, n'incarne pas seulement Alger, mais l'Algérie toute entière dès lors qu'elle a abrité des gens venus d'horizons divers et qui ont su vivre en parfaite harmonie. Une belle mosaïque qui a préservé l'essentiel de nos traditions malgré l'usure du temps et l'intrusion d'étranges pratiques.»Serri, le grand maître, évoquera cet agrément qui tarde à venir et dont la demande a été déposée il y a des années. Il voulait tout simplement créer une association pour la sauvegarde et la préservation de la musique classique algérienne. Bridé, il le sera durant toute une carrière riche et flamboyante, mais, dit-il, «les derniers Mohicans ne seront plus là, marqués par leur âge avancé. Il faut profiter de leur présence pour enregistrer ce patrimoine immatériel dont la portée est incommensurable.» Serri a déploré l'absence des pouvoirs publics durant tout son parcours.Enfin, en guise de conclusion, Serri a eu cette phrase ô combien significative : «Au moment de l'écriture de cette biographie, je pensais ne plus avoir de mémoire, mais elle est revenue à petits pas.» L' assistance était toute ouïe et la moudjahida, Annie Steiner, s'est distinguée par une intervention qui a ému la salle. Elle avait parlé de son combat, en signalant qu'elle n'avait fait que son devoir et que d'autres qu'elle méritaient des éloges appuyés. Toujours très modeste, Steiner a reçu des mains du maître l'ouvrage agrémenté d'une belle dédicace.




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