Le Fou et le muet est l’histoire d’un jeune peintre muet qui, suivant son destin, rencontre une poétesse, originaire d’outre-frontière l Cette rencontre est qualifiée d’idyllique par Amokrane Hocine.
Une rencontre sur un coin de la terre sous le ciel de Dieu. Là où la vague furieuse, venue du ventre de la mer, accouchée dans la tourmente, vient buter le roc imposant de la rive sud de la mer Méditerranée », explique l’auteur. L’histoire se déroule à Bougie, une ville qui fût jadis un grand carrefour de cette histoire tumultueuse. Mohand Aït Idir est un jeune peintre qui est né le 15 avril 1953 à Bougie. Sa vie est une véritable tragédie. Au tout début, ses parents ont connu la déchirure avec leurs tribus respectives des douars d’Aït Mimoun et d’Aït Slimane qui se sont opposés à leur mariage. Ses parents ont fui leurs villages respectifs pour s’installer dans un vieux quartier du port de Bougie. Mohand n’a ni frère ni sœur. Il a été orphelin depuis son jeune âge. En effet, il a perdu sa mère quand il avait deux ans. Son père s’est occupé de lui avec l’aide de ses voisins jusqu’au recouvrement de l’indépendance. Il subira une mort tragique. En tombant du chalutier, suite à une altercation obscure avec son patron, il s’est fracassé le crâne contre le quai avant de se noyer. Après l’indépendance, le petit garçon apprit le langage des signes dans une école spécialisée, et ce, tout en fréquentant l’Ecole normale. Il est admis à l’Ecole des beaux-arts d’Alger avec une dérogation spéciale. Son engouement pour le dessin était très prononcé à un âge très avancé. Il griffonnait tout ce qui lui tombait sous la main. Il dessinait, pour ainsi dire, en cachette. A Alger, ses maîtres lui enseigneront les rudiments du métier. En effet, il apprit une certaine maîtrise des genres et techniques de l’art figuratif et pictural. Il apprit également l’histoire de l’art et les courants artistiques qui ont marqué une époque donnée. Sa première exposition de peinture se solde par une rencontre, celle d’une belle jeune fille française. Les Laurent sont des touristes français en vacance en Algérie. Née à Bougie, cette famille, venue en pèlerinage, savoure les moindres instants de ses retrouvailles. Mohand et Marie décident de s’unir pour le meilleur et pour le pire. Le couple s’installe à Bougie. Marie enseigne les lettres françaises comme sa mère à l’école Ibn Toumert. « Elle m’a promis de relater notre histoire à sa façon et la sertira de poèmes. Entre l’Algérie et la France — deux pays qui pour nous ne faisaient qu’un et auxquels on se sentait appartenir — les tabous, les préjugés et les inégalités sociales sont pour beaucoup dans la genèse de nos frontières », écrit Amokrane Hocine. Le fou et le muet est un roman où foisonnent douleur, émotion et joie.
Amokrane Hocine Le Fou et le muet, novembre 2006, 200 pages, imprimé à l’imprimerie A. Guerfi (Batna)
Posté Le : 30/10/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Nassima Chabani
Source : www.elwatan.com